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 and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia

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and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia _
MessageSujet: and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia   and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia Icon_minitimeDim 8 Mai - 11:51


And I would have stayed up with you all night


La journée avait été difficile, et le temps drôlement long. On lui demandait d’être attentif, faire une faire une étude de cas complexe alors qu’il n’avait pas vraiment la tête à ça. Et pourtant, William Norwood s’était plié à toute les règles, incapable de lutter aujourd’hui. Tout le monde savait on avait murmuré sur son passage, évité son regard, refusé de s’attarder. Cette journée était aussi dur pour lui que pour les autres, à une importance près : c’était son frère, qui était mort un an plus tôt. Jour pour jour. A 23h19. « Ca va aller ? » Juliet était plus que présente depuis un an, même si elle l’avait en réalité toujours été. Il avait serré un peu plus sa main que d’habitude, pour lui faire comprendre en un seul geste qu’il allait bien, et qu’il était content qu’elle soit là pour le soutenir. « Tu viendrais avec moi, tout à l’heure ? J’ai comme l’impression que je serais le seul de la famille à venir pour la commémoration, alors… » Il n’avait pas eu tort. Il avait rarement tort pour ces choses-là. Une foule d’anciens amis s’étaient réunis pour se souvenir de l’être cher six pieds sous terre, mais pas l’ombre des géniteurs de ce merveilleux garçon qui gisait en dessous. Un message, puis deux, sur son répondeur. « Je suis à New York aujourd’hui, excuses moi mon garçon. Je pense très fort à vous deux… et si tu vois ta mère, salue-la de ma part. » Il sentait la voix cassée de son père, et le coup final avait été porté par sa mère « C’est trop dur Will… je suis désolée. » Trop dur ? Trop dur ? Et lui alors ? Il était là, planté devant une motte de terre, les regards braqués sur lui en l’attente d’un signe, d’une larme peut-être, histoire de bien achevé l’ambiance. Mais comment voulez-vous qu’il pleure lorsqu’on attendait de lui la force ? Celle de continuer à vivre après un drame pareil, celle de continuer à sourire malgré la solitude ? Il avait fait acte de présence. Mais sa vraie cérémonie, à lui, pour Peter, n’aurait lui qu’à 23h19. *A ce soir, grand frère… * Et la journée avait suivi son cours…

Sa lampe torche l’aidait à ne pas se manger la première pierre tombale venue. Un bouquet de roses blanches à la main, il avançait, déterminé à atteindre son but. Il avait changé de costume, depuis la cérémonie. Le noir avait laissé place aux gris foncé. Plus que quelques mètres et enfin, enfin il aurait ce moment avec Peter. Le seul qu’il s’accordait vraiment, loin de tous, le seul où il se laissait le droit d’éclater. Une fois par an, une seule fois par an, le jour de sa mort. Mais déjà, il s’était arrêté. Quelques mètres plus loin, quelqu’un avait pris place devant la tombe de son frère, ruinant pour lui toute chance de recueillement. Quelques pas, seulement quelques pas, pour tenter de savoir, de comprendre qui pouvait bien se trouver ici à une heure pareille. Il ne voulait pas croire, il ne pouvait pas croire qu’elle soit ici. Il refusait, tout simplement. Mais sa silhouette se dessinait de plus en plus à ses yeux, et l’évidence se trouvait devant lui : Georgia avait comme lui bravé la nuit pour un moment d’intimité. Il ne voyait que les courbes de sa nuque à ses hanches, ses cheveux, balayés par la brise. Faire demi-tour était impensable, tout comme la confrontation. Seulement, l’un ou l’autre aurait à arriver. Et il ne laisserait pas Peter sans un au revoir, alors… « Les roses blanches… c’étaient ses fleurs préférées. » Il s’était approché, doucement, pour prolongé son moment le plus longtemps possible, pour ne pas lui faire peur, aussi. Il s’était penché pour déposer les fleurs par-dessus son épaule, sur le marbre marqué de son nom. Peter Sven Norwood, 1987-2010. Et déjà, il fuyait le regard de cette femme pour se concentrer sur la pierre. Ils étaient bien trop jeunes pour pleurer sur leurs proches. Et pourtant, aujourd’hui, la seule chose qui les réunissait était un cimetière, en pleine nuit.


Dernière édition par Will C. Norwood le Dim 8 Mai - 17:28, édité 1 fois
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Georgia R. Goldriver

Georgia R. Goldriver
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MessageSujet: Re: and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia   and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia Icon_minitimeDim 8 Mai - 16:52

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Lorsque son réveil sonna, à 8h, avant même d’ouvrir une paupière, Gee sut quelle était la date d’aujourd’hui. Sans pour autant s’être vraiment préoccupée de cela ces derniers jours, l’évènement la frappa pourtant comme une évidence. L’anniversaire de la mort de Peter. Elle se redressa dans son lit, posa sa tête sur ses genoux et revit toute la scène. Cette nuit là, elle était sortie. Elle avait testé ce nouveau club dans le centre avec son amie Mégane et était revenue relativement tard. Une fois de retour à l’appartement, elle s’était détendue dans un bain mais avait été obligée d’en sortir pour aller chercher son portable qui sonnait avec insistance. L’écran affichait 8 appels manqués de Zach, un pote de l’université avec qui elle ne parlait pas souvent. Qu’est-ce qu’il lui voulait à une heure pareille ? Elle avait répondu d’une voix fatiguée. Ce qu’il lui avait dit la hantait depuis. « Mon dieu, Gee, ça fait des heures que j’essaie de te joindre ! Je suis désolé, c’est… C’est à propos de Peter. »

La journée passait au ralenti, dans une sorte de brouillard. Elle n’avait pas cours, heureusement, elle n’était vraiment pas sûre d’avoir été capable de les suivre. Elle bossait à la librairie de 10 à 18h mais son patron, voyant bien qu’elle n’était pas dans son assiette et qu’il ne fallait pas trop lui en demander, la relégua au rangement dans les rayons du nouvel arrivage de bouquins. Elle bossa mécaniquement toute la journée, ne prenant pas la moindre pause, déconnectée de tout. Elle savait qu’il y avait quelque chose qui clochait. Elle ne pleurait pas. Elle était sensée pleurer, non ? C’était son meilleur ami, sa mort l’avait anéantie et il lui manquait terriblement. Pourquoi ne pleurait-elle pas ? Il était trop tôt, au fond elle le savait. Elle avait assez pleuré pour lui auparavant, elle avait mis sa vie sur pause un moment pour pouvoir faire son deuil et avait réussi à surmonter ça avec succès mais cela faisait toujours mal. Elle attendait la nuit. Elle n’allait au cimetière que la nuit. Contrairement à la croyance populaire, ce n’était pas effrayant, mais reposant. Tout était serein, c’était parfait pour se recueillir. Elle irait cette nuit.

Après être rentrée chez elle, elle se changea, alla même manger un bout avec Anitha, mine de rien. Ani n’était pas au courant et bien qu’elle avait l’air de remarquer que quelque chose sonnait faux dans le sourire de Gee, elle ne fit aucune remarque et ne posa aucune question. Par moment, elles se comprenaient parfaitement. Elles se quittèrent vers 10h et Gee, après avoir tourné dans Bâton Rouge une vingtaine de minutes, finit par prendre les choses en main. C’était maintenant ou jamais. Elle se gara relativement loin du cimetière, préférant marcher jusque là. Il faisait doux, le vent ne soufflait presque pas, le ciel était dégagé. Elle ne put s’empêcher de sourire. Peut-être que le monde était bien fait, au final… Arrivée près du cimetière, n’ayant pas envie de devoir faire le tour pour entrer par le portail, Georgia se contenta d’escalader la haie , y laissant malheureusement quelques trous. A cette heure ci, après avoir pris deux mojitos destinés à la calmer avec Anitha, elle n’était plus bien sûre de ses mouvements et la descente fut scabreuse. Elle y déchira un bout de sa jupe et son genou se mit à saigner légèrement mais elle s’en fichait. Ce n’était pas vraiment ce qu’elle avait de plus important à l’esprit en ce moment. Gee marcha le long des allées, voyant de loin celle de Peter, décorée de nombreux bouquets de fleurs. Evidemment, elle n’était pas la seule à venir, en un jour pareil. Elle avait entendu dire qu’il y avait une commémoration mais pour rien au monde elle n’aurait voulu venir. Devoir garder la tête baissée devant ces gens à qui elle n’avait jamais adressé la parole ? Voir les parents Norwood ? Ou pire, voir Will ? Hors de question. Elle n’aurait pas su, ç’aurait été trop dur, tout en même temps. Puis, elle ne voulait pas partager Peter. Elle voulait ce cimetière pour elle toute seule, pour repenser à son défunt ami en toute intimité. Elle regarda avec absence le nom et les dates, les connaissant trop bien et se laissa tomber à genoux devant la tombe. Comme elle l’avait prédit, les larmes ne tardèrent pas à couler le long de ses joues et elle se félicita de ne pas avoir mis de mascara. Elle se pencha en avant, laissant son front reposer sur la dalle fraîche et se mit à parler à voix basse, à raconter à Peter ce qui se passait de mal, de bien, dans sa vie en ce moment, racontant tel moment qu’elle aurait aimé partager avec lui. Dire qu’elle savait qu’il l’écoutait était beaucoup dire. Elle n’avait pas la foi, ne sentait pas sa présence sur son épaule, ne croyait pas dur comme fer qu’il était là quelque part et l’observait. Mais tant pis. Quoi qu’il en soit, ça lui faisait du bien de parler. Elle resta ainsi pendant une vingtaine de minutes avant de se relever doucement. Elle remarqua que les larmes qu’elle avait déposées sur la tombe y étaient toujours, formant une petite tâche plus foncée sur la pierre. Gee resta là, à fixer l’endroit où gisait désormais son ami. Elle n’aurait su dire combien de temps. Elle voulait se relever, s’en aller, mais n’en trouvait ni la force ni le courage. Sa tête tournait, les mojitos et les larmes ayant formé un mélange désagréable, ses genoux étaient faibles… Elle resta là, n’entendant rien, ne prenant conscience de rien, pour ce qui lui sembla être une éternité jusqu’à ce qu’un crissement des graviers la sortit de sa rêverie. Elle ne sursauta pas car ne s’en rendit pas compte instantanément, percevant tout au ralenti. Comme si ses oreilles se débouchaient et ses yeux s’ouvraient d’un coup, elle se retourna pour voir Will, le frère de Peter, se pencher et déposer quelque chose sur la tombe. Des fleurs, elle supposait, mais ne regarda pas pour s’en assurer, gardant le regard fixé sur le visage de Will. Elle resta là à le dévisager, sans même s’en rendre compte. Ils étaient dans un cimetière, en pleine nuit, sur la tombe d’une personne qui leur avait été cher à tous les deux. Alors, dans une telle situation, les convenances et la gêne tombaient. De toute façon, elle n’eut pas à regarder, car la première chose qu’il lui dit la renseigna sur la nature de l’objet déposé. Des roses blanches… Cela semblait évident. Elle resta à genoux, laissant ses yeux se promener sur le profil du jeune homme, celui-ci mettant un point d’honneur à garder le regard rivé sur la tombe. « Will. » Dit-elle simplement, ni une question, ni une surprise, juste pour goûter la saveur de ce nom. Cela faisait si longtemps qu’elle ne l’avait plus prononcé. Il y avait tellement de choses qu’elle voulait lui dire. Alors qu’elle pensait être à sec, une nouvelle larme roula le long de sa joue. « J’avais espéré qu’on se revoie dans d’autres circonstances. » Continua-t-elle d’une voix faible. « J’avais même prévu ce que je voulais te dire si jamais tu m’adressais la parole un jour mais après un an, je n’y croyais plus.» Elle parlait doucement, sans attendre de réponse, sans attendre de réaction. Elle avait simplement envie de le lui dire et en un soir pareil, les masques tombaient.
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and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia _
MessageSujet: Re: and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia   and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia Icon_minitimeLun 9 Mai - 18:14


And I would have stayed up with you all night


Décidément, il aurait préféré ne jamais s’être approché. Elle pleurait, comme il l’aurait fait à sa place si lui aussi avait été seul. Il voyait les larmes laisser leur empreinte sur sa peau, et instinctivement, il aurait eu envie de balayer ces marques d’un revers de la main. Mais il n’avait pas le droit à une telle proximité, non, aucunement le droit. Alors, il se contentait de détourner le regard, le temps qu’elle reprenne un peu de contenance. Will regrettait de devoir la rencontrer de nouveau dans de telles circonstances. Peut-être même aurait-il préféré ne pas la rencontrer du tout. Ne faire d’elle qu’un souvenir lointain, la reléguer à un second degré beaucoup moins significatif. Mais ce soir-là… sûrement n’avaient-ils jamais été aussi proches. Il n’était jamais plus vulnérable qu’ici, devant la tombe de son frère, et il semblait évident qu’elle aussi avait baissé les armes en passant la grille du cimetière. C’était finalement peut-être le terrain neutre dont ils avaient besoin… non ? « Will. » Son nom, rien que son nom prononcé servait à lui fendre le cœur. Si vous saviez toutes ces choses qui lui sont passé par la tête à son égard, du pire au meilleur, en passant par une indifférence totale, toujours pour cacher un attachement trop fort en vue des circonstances. Et pourtant… elle n’était rien, pour lui. Seulement la meilleure amie de son frère, celle à qui il ouvrait la porte lorsque Peter était sous la douche, à qui il tenait un semblant de conversation en attendant que son ainé finisse de se préparer, celle qu’il regardait sourire, parce qu’elle souriait toujours, en voyant arriver Peter. Ils avaient ce lien que Will n’avait jamais réussi à définir, aussi compliqué que simple, différent de Juliet et lui, mais similaire, par l’attachement de l’un envers l’autre. Alors pourquoi cette jeune femme, pourtant sans grande importance dans sa vie, avait la capacité de lui toucher le cœur en prononçant juste quelques lettres ? Ça faisait mal. Extrêmement mal. Parce que dans un autre monde, il aurait adoré qu’elle dise son nom. Mais que dans celui-ci, les conséquences étaient trop lourdes. Et les souvenirs, trop présents.

« J’avais espéré qu’on se revoie dans d’autres circonstances. » Sa voix était faible, et il pouvait la comprendre. Ne pas déranger les morts, mais surtout pas la force de faire mieux. Lui-même n’avait pas la force de regarder de nouveau dans sa direction. Que voulez-vous qu’il dise ? Que lui non plus, aurait préféré qu’ils aillent prendre un café, en souvenir du bon vieux temps ? Il n’y avait pas eu de bon vieux temps. Tout ce qui se raccrochait au passé se raccrochait à Peter. Et sa psy lui avait dit de ne pas vivre dans le passé. « Il n’y en aurait pas eu de meilleures, alors… il faut se contenter de ce qu’on a. » Les mains fourrées dans les poches de son pantalon, William haussa légèrement les épaules. Il savait avoir raison. Rien ne paraissait plus juste que de se retrouver ici, malheureusement. Qu’elle le veuille ou non… Peter était et resterait leur lien le plus fort. « J’avais même prévu ce que je voulais te dire si jamais tu m’adressais la parole un jour mais après un an, je n’y croyais plus.» Il resta quelques instants interdis, pensif au fait qu’ils ne s’étaient pas adressé la parole depuis un an. La fatalité de l’anniversaire ne lui avait pas sauté aux yeux auparavant. Mais maintenant qu’elle le formulait ainsi… « Et c’était quoi ?... ce que tu m’aurais dit ? » Il s’était finalement tourné vers elle, pas vraiment sûr de vouloir connaitre les paroles mot pour mot, mais tout de même intrigué qu’elle y ait pensé. Elle attendait vraiment qu’il fasse le premier pas. Qu’il vienne vers elle ? Pour lui dire quoi… il savait à quel point elle avait pu souffrir, il savait la vie que toute cette histoire avait laissée dans sa vie. Mais elle semblait pourtant bien avoir repris les rênes… « Tu n’avais pas à attendre après moi… tu aurais aussi bien pu venir. » Véridique. Peut-être avait-il donné l’impression de ne pas vouloir lui parler, et pendant un temps, pas si lointain, cette impression était le reflet de la réalité. Mais elle aurait pu passer outre, tenter quelque chose, s’imposer… tout ça ne tenait qu’à elle. Et elle pouvait le lire, dans son regard. Tout ça ne tenait qu’à elle.
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Georgia R. Goldriver

Georgia R. Goldriver
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MessageSujet: Re: and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia   and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia Icon_minitimeLun 9 Mai - 19:28

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Georgia cherchait une émotion nette, précise, en elle. En vain. Tout était trop confus, trop mêlé, trop enfoui. L’engourdissement dans son esprit, mi-fatigue, mi-tristesse, mi-mojito, n’arrangeait vraiment rien. C’était peut-être mieux ainsi. Elle avait peur que si elle disposait de toute son acuité mentale, la vision de Will, sa voix, sa présence, tout cela provoquerait des sentiments trop tranchants, trop douloureux. La partie gauche de son cerveau, celle qui contrôlait la logique et la sécurité, lui disait de s’en aller. D’aller se coucher avant de dire ou faire quelque chose qu’elle regretterait plus tard, une fois que la douleur de cette journée serait passée. Avant d’atteindre le point de non-retour, d’avouer à Will quelque chose qu’elle ne pourrait pas retirer, quelque chose de trop personnel. Mais la partie droite de son cerveau, celle qui gérait les sentiments et les envies, celle que Gee écoutait toujours davantage, celle là lui criait de rester. De profiter du visage du jeune homme dans le clair de lune, d’emmagasiner tout ce qu’elle pouvait avant que cela ne lui soit retiré. Avant qu’ils retombent tous deux dans leur quotidien duquel ils prenaient soin d’exclure l’autre. Il fallait se contenter de ce qu’ils avaient, Will l’avait dit lui-même. Après tout, cela semblait logique que ce soit ici qu’ils se retrouvent. Peter avait toujours été ce qui les reliait, malheureusement. Après son décès, ils n’avaient eu qu’un bref échange qui s’était mal passé et cela avait été la dernière fois qu’elle avait entendu le son de sa voix. Pourtant, malgré cela, rien n’avait changé la façon dont elle le voyait, les sentiments qu’elle avait. Elle était en couple avec Adrian mais son cœur battait plus vite quand elle voyait furtivement la silhouette de Will que dans les bras de son copain. Ce n’était pas normal, elle le savait, mais elle avait toujours su que cela nécessiterait du temps d’oublier Will. Le problème, c’est qu’elle n’était pas sûre d’en avoir envie. Elle se sentait coupable de penser ça, mais Peter avait longtemps été son alibi. Au lieu de le rejoindre en ville chaque fois qu’ils se faisaient un café ou un ciné tous les deux, elle s’arrangeait pour passer le chercher, dans l’espoir ridicule d’apercevoir son frère. Elle s’était sentie bête d’être incapable d’aborder Will, après la mort de son meilleur ami. Si bien qu’elle ne l’avait pas fait. Après l’enterrement, elle n’aurait plus osé, de toute façon.

« Et c’était quoi ?... ce que tu m’aurais dit ? » Elle gardait la tête levée vers lui, attendant que leurs regards se croisent, ce qui finit par arriver. Elle voulait voir quelque chose dans les yeux de Will, quelque chose qui reflétait ce qui se trouvait dans les siens, en dessous des larmes pas encore séchées. Qu’est-ce qu’elle lui aurait dit ? Qu’elle le haïssait, qu’il lui avait brisé le cœur sans même s’en rendre compte, sans même se retourner. Qu’elle était désolée pour tout ce qu’elle avait pu lui faire, qu’elle aimait tout chez lui, que ça lui manquait terriblement. Elle ne savait pas ce qu’elle voulait dire, là, maintenant. Un mélange de tout ça. Georgia préféra ne pas répondre, se contentant de laisser ses doigts jouer avec les graviers et l’herbe au sol tout en continuant à l’observer. « Tu n’avais pas à attendre après moi… tu aurais aussi bien pu venir. » Elle le regarda avec des yeux ronds. Les larmes s’étaient clairsemées et sa vision en devenait plus claire. Les traits du beau blond également. Elle pencha légèrement la tête, les sourcils froncés, cherchant comment répondre à ça. Cherchant comment prendre ça. Ils restèrent longtemps là, sans rien se dire. Georgia avait la bouche ouverte mais trop de réponses se bousculaient dans sa tête, toutes incohérentes. Elle hésitait entre l’incompréhension et la colère mais, comme souvent, choisit la deuxième option. « Qu’est-ce que tu crois ? Que je n’ai pas voulu ? Que c’était de la paresse ? Je te signale que c’est TOI qui m’as remballé ! Comment tu peux dire ça… » Elle baissa la tête, serrant les poings sur l’herbe à ses genoux, avant de reprendre rapidement, avant d’avoir le temps de changer d’avis et de réfléchir à ce qu’elle disait. « C’est toi qui m’as repoussé, alors que tu étais tout ce dont j’avais besoin, à ce moment là. Qu’est-ce que j’aurais pu faire, après l’enterrement ? Insister ? Pour revivre ça, un deuxième rejet? Hors de question. La mort de Peter, c’était déjà suffisamment difficile. Je n’avais pas besoin que tu… » Elle n’osait finir sa phrase, trop lourdes de conséquences. Elle resta là, le dos courbé, les poings serrés, les yeux brouillés. Malgré tout, un sentiment de soulagement l’envahissait. Tout cela était resté bloqué en elle pendant trop longtemps.

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MessageSujet: Re: and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia   and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia Icon_minitimeMar 10 Mai - 16:50


And I would have stayed up with you all night


Il avait aimé cette fille. Bien plus que de raison, bien plus qu’il n’aurait dû, bien plus qu’il ne l’avouerait jamais. Dès la première fois où Peter l’avait ramenée chez eux, Will n’avait pu s’empêcher de se renseigner sur la blonde, cherchant tous les bouts d’histoires, même insignifiant, pour apprendre à la connaitre sans avoir à l’aborder. Parce qu’il n’avait pas le droit de vouloir en savoir plus sur elle, parce qu’elle n’était et ne devrait jamais être plus que la meilleure amie de son frère. La petite blonde dont il parlait avec fierté, celle qu’il pensait guider. C’était quelque chose qu’ils s’étaient interdit, Peter et lui, en une promesse jamais formulée : jamais ils ne devaient venir se mettre entre leur amie et lui. Aussi bien Peter pour Juliet que lui, pour Gee. Parce qu’une histoire entre deux viendrait compliquer les choses, parce que l’amour serait impossible à gérer, et que ces amitiés-là étaient bien trop précieuses pour être compromises. Alors il était resté à l’écart. Du moins, il avait essayé. Jusqu’au jour de l’accident, jusqu’au jour de l’enterrement, où Will avait tout simplement décidé de couper les ponts. Son frère n’avait pas voulu qu’ils se fréquentent de son vivant, le faire dans son dos était un affront qu’il n’était surtout pas prêt à commettre. Alors, il avait fait taire son cœur criard, pensant qu’il finirait par oublier la jeune femme. Mais son cœur s’emblait s’accrocher à ses souvenirs : d’une main, effleurée, d’un regard, échangé, d’une envie, partagée. Il aurait eu la parfaite excuse pour se rapprocher d’elle, fascination consente qu’elle était, et pourtant… il refusait de céder à la passion. Tout ceci n’était qu’illusoire. Et son frère en avait perdu la vie.

« Qu’est-ce que tu crois ? Que je n’ai pas voulu ? Que c’était de la paresse ? Je te signale que c’est TOI qui m’as remballé ! Comment tu peux dire ça… » Fermant les yeux quelques instants, William restait là, sans bouger, la mâchoire serrée. Et elle, que croyait-elle ? Qu’il avait été simple pour lui de tirer un trait sur sa personne ? Elle ne savait pas à quel point il avait eu envie d’être avec elle, à chaque secondes de chaque minute, depuis leur rencontre. Elle ne se doutait pas des interdits qu’il avait bravé ne serait-ce que pour la croiser, sur le perron devant chez lui. Un sourire de sa part suffisait à illuminer ses journées, il aurait voulu crier au monde qu’il n’avait d’yeux que pour elle, mais il devait se taire, il avait dû se taire. Aujourd’hui, il avait perdu son frère et cette frénésie, qui la caractérisait, elle. « C’est toi qui m’as repoussé, alors que tu étais tout ce dont j’avais besoin, à ce moment là. Qu’est-ce que j’aurais pu faire, après l’enterrement ? Insister ? Pour revivre ça, un deuxième rejet? Hors de question. La mort de Peter, c’était déjà suffisamment difficile. Je n’avais pas besoin que tu… » « Que je quoi, hein ? Que je quoi ? » la réaction avait été immédiate et violente. Sortant les mains de ses poches, paumes vers le ciel, les bras légèrement relevé, il avait les yeux empli de larmes et pour la première fois depuis bien longtemps, il n’avait aucune envie de les balayer. « Tu ne comprends pas, tu ne comprendras jamais ! J’avais perdu mon frère ce soir-là, que voulais-tu que je fasse ? C’était à cause de nous, tout ça était à cause de moi ! » Regrettant dès lors les paroles qui venaient de s’échapper de lui, il finit par se retourner, lui tournant le dos, se passant une main sur le visage. Il fit un pas, puis deux, minimes, avant de se stabiliser. Une larme venait de rouler le long de sa joue, et il ne voulait pas avoir à s’expliquer. La douleur était déjà bien trop présente en lui pour qu’il n’en rajoute. Il avait pourtant promis être passé outre ce sentiment de culpabilité… à croire qu’il était meilleur menteur qu’il le pensait. Mais s’il avait mal, s’il était coupable, il refusait de lui mettre tout ca sur le dos. Elle n’était pas là, ce soir là, elle n’y était pour rien. Il était le seul à avoir brisé le pacte, lui et lui seul. Georgia n’avait rien à voir là-dedans. Et il refusait qu’elle pense une seule seconde que toute cette histoire puisse être de sa faute. « Je suis désolé… » De tout. De ne pas avoir été là, d’avoir lâché ca, sans même l’avoir voulu. De l’avoir trop aimé sans même la connaitre, d’avoir cru que peut-être… Elle avait eu besoin de lui. Et lui d’elle. Seulement William n’avait pas été à la hauteur… Ni pour lui, ni pour elle.
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Georgia R. Goldriver

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MessageSujet: Re: and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia   and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia Icon_minitimeMer 11 Mai - 18:36

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Quand Georgia ne finissait pas ses phrases, c’était mauvais signe. Cela signifiait qu’elle se battait contre elle-même et, fort heureusement, cela s’était raréfié ces derniers temps. Elle ne pouvait se douter que Will ferait une brusque réapparition et la mettrait sens dessus dessous à nouveau. Si elle avait été prévenue, elle se serait doutée que ce sentiment qu’elle combattait reviendrait au galop. Ce sentiment qu’elle ressentait toujours en sa présence, ou simplement en pensant à lui : un mélange de colère, de frustration, d’envie et de culpabilité. Comme si elle n’avait pas le droit de ressentir cela à son égard. Ce n’était même pas par rapport à Adrian, à vrai dire, elle ne songeait pas vraiment à lui lorsqu’elle pensait à Will, mais plus par rapport à Peter. Comme si, depuis que la seule chose qui les reliait concrètement ait disparue, ils n’avaient plus le droit d’entretenir une quelconque relation. C’était ridicule, et elle le savait. Il aurait préféré les voir heureux, non ? Et quoi de plus beau que son frère et sa meilleure amie ? Pourtant, elle ne comprenait pas. Elle avait cru qu’il y avait eu une étincelle entre Will et elle, mais elle avait de plus en plus l’impression d’avoir rêvé. C’était simplement impensable qu’un homme comme lui s’intéresse à une fille comme elle. Ils venaient de mondes opposés. Elle se demandait souvent comment elle peut continuer à espérer, après l’enterrement, après qu’il lui ait fait si clairement comprendre qu’ils n’avaient rien à partager. Elle s’était rattachée à cette intuition qu’elle avait eue, comme si tout n’avait pas été avoué. Il y avait tant de non-dits, cela rendait la situation encore plus compliquée entre eux, alors que, fait très rare, elle savait ce qu’elle voulait, elle. Pour une fois…

« Que je quoi, hein ? Que je quoi ? » Evidemment. Mais elle ne pouvait pas finir cette phrase, c’était impossible. Cela l’impliquerait trop et elle ne voulait pas revivre un violent retour à la réalité. Gee se courba davantage sur ses genoux, combattant les larmes qui lui montaient dans la gorge. Non, pleurer pour Peter était suffisant. Elle ne voulait pas pleurer pour Will. Cette nuit était déjà trop symbolique. Georgia ne laisserait pas l’histoire être amenée à se répéter. Pas de second rejet, plus jamais ce sentiment de n’avoir plus rien à quoi se rattacher. « Tu ne comprends pas, tu ne comprendras jamais ! J’avais perdu mon frère ce soir-là, que voulais-tu que je fasse ? C’était à cause de nous, tout ça était à cause de moi ! » Alors là, elle releva la tête. Se disant que croiser le regard de Will l’éclairerait sur ce qu’il avait voulu dire par là. Elle n’en eut pas la chance car il lui tourna immédiatement le dos. Elle ne comprenait pas. Choquée par le fait qu’il ait dit « nous » ce qui n’était encore jamais arrivé. Comme s’ils avaient enfin un lien, une chose tangible. Mais, bien plus encore, choquée par ses paroles. A cause de lui ? A cause d’eux ? Mais de quoi parlait-il ? Elle attendit qu’il se retourne, qu’il lui explique. Elle retint sa respiration, sentant que quelque chose d’important était sur le point de faire surface. Elle n’était pas sûre de vouloir l’entendre mais savait qu’il le fallait. « Je suis désolé… » Fut tout ce qu’il dit. Mais de quoi ? Gee savait qu’il ne comptait pas continuer sur cette pente. Pourtant, elle devait savoir. Lentement, elle se releva, sentant ses jambes devenir de plus en plus fébriles. Rester si longtemps agenouillée n’avait en rien arrangé l’état de son équilibre. Elle s’avança comme elle le pouvait et resta là, à un mètre de lui, en suspens. Elle avait une envie, presque un besoin, de glisser sa main dans la sienne, de se reposer contre lui, peut-être simplement de mettre la main sur son épaule. Pour qu’il se retourne, pour qu’elle puisse lire dans ses yeux ce qui lui échappait. Mais elle n’osa pas. Elle s’avança encore légèrement, le regardant, emmagasinant tout ce qu’elle pouvait de sa silhouette. « T'as raison. Je ne comprends pas. De quoi tu parles ? On n’était pas là, cette nuit là. On n’était pas dans la voiture. Comment ça pourrait être ta faute ? » Sa voix était redevenue faible, elle avait tout à coup peur de la nuit, peur du silence, peur de lui, de ce qu’il allait répondre. S’il répondait… Tant de choses lui échappaient. Elle voulait y mettre un terme ici, tout de suite.


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and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia _
MessageSujet: Re: and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia   and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia Icon_minitimeSam 14 Mai - 13:14


And I would have stayed up with you all night


Le souvenir douloureux de cette nuit remontait à lui, peu à peu. Il avait pourtant réussit à l’écarter de sa vie, à la faire taire pour mieux vivre avec, mais alors qu’il se trouvait devant la tombe de son frère avec Georgia, tout le travail qu’il avait pu faire sur lui auparavant, tout ce qu’il avait refoulé refaisait surface, brutalement. Trop, brutalement. Il n’avait pas le temps de fuir, ni même le temps de voir les choses arriver, tout s’enchainait trop vite, il allait couler. William le savait. Pourquoi croyez-vous qu’il se soit éloigné d’elle depuis un an ? Cette douleur, naissante, ne faisait que le tuer à petit feu. Cette culpabilité qu’il ne pourrait sûrement jamais effacer, ce sentiment d’avoir gâché aussi bien sa vie que celle de centaine d’autres personnes… tout ceci ne se reliait qu’à une personne, et elle se tenait là, devant lui. « T'as raison. Je ne comprends pas. De quoi tu parles ? On n’était pas là, cette nuit là. On n’était pas dans la voiture. Comment ça pourrait être ta faute ? » Il sentait sa voix dans son dos. Gee s’était approchée de lui, il l’avait distinctement senti. Secouant la tête négativement, il avait fermé les yeux avec force, tentant de faire s’envoler toute cette histoire, et qui sait, peut-être qu’en faisant volte-face, tout ceci ne serait qu’un lointain souvenir, bride de rêve qu’il avait cru réalité ?... non. Elle était bel et bien là, et elle attendait une réponse de sa part. Une réponse qu’il n’était pas sûr de vouloir lui donner. Mais que son inconscient, bien trop rationnel, voulait lui donner, parce qu’il jugeait qu’il la lui devait. « S’il était dans cette foutue voiture, c’était de ma faute. » Une voix faible, qui trahissait la faille de son être, se fit entendre. Tout lui revenait en mémoire : lui, montant les escaliers pour aller trouver son frère dans sa chambre. Peter, toujours le sourire aux lèvres, son crayon sur l’oreille pendant qu’il faisait des mesures. Will, et ses questions sur ce gars, qu’il avait vu avec Georgia. Non, il s’en fichait, il posait juste la question, comme ca. Du moins, c’est ce qu’il voulait laisser croire. Et Peter, incrédule, qui commençait à le mettre en garde. L’énervement croissant des deux frères, les explications de l’un et de l’autre, Et finalement Peter, claquant la porte. La dernière chose qu’il lui avait dite, bien trop simple, bien trop cruel au revoir….

« Nous nous sommes disputé ce soir-là, Peter et moi… il avait refusé l’invitation d’un de vos copains de fac parce qu’il préférait rester bosser à la maison, mais on était tellement énervé qu’il a voulu… je sais pas, se changer les idées, partir loin de moi. Et quelques minutes plus tard, on lui rentrait dedans. Alors ne vient pas me dire que je n’y suis pour rien… Il n’aurait jamais dû sortir, ce soir-là. » Il était d’une amertume sans borne envers lui-même. Pour une fois qu’il osait dire les choses, qu’il se laissait aller… qu’on arrête de lui dire qu’il n’y était pour rien. C’est l’excuse qu’on donne aux gosses qui ont fait une connerie malgré eux. Il n’était pas un enfant, il savait ce qu’il faisait, ce qu’il disait, ce soir-là. Mais il n’allait pas parler d’elle. Il ne voulait pas l’inclure dans sa rancœur, il ne voulait pas avoir à s’expliquer sur le pourquoi de leur dispute. Parce qu’elle était au centre de celle-ci, bien entendu. Et c’était la raison pour laquelle il l’avait repoussée, lors de l’enterrement. Il ne pouvait plus la regarder en face. Mais aujourd’hui, pour lui dire ses mots, il n’avait pas hésité à planter son regard dans le sien. Il fallait qu’elle comprenne, vous comprenez ? Qu’elle n’essaie de l’aider car s’était peine perdue, qu’elle voit enfin l’horreur qu’elle avait devant les yeux. Qu’elle arrête d’être compatissante… parce qu’il avait tué son meilleur ami. Et qu’en le voyant ainsi, il espérait qu’elle s’éloigne de lui, automatisme de base. Comme ça… ce serait moins dur. Moins dur que d’avoir à la repousser, encore et toujours. « Tu ne vois pas ? Mes parents ont perdu un fils et ça leur a couté leur couple. Ses amis ont perdu un allier. Tu as perdu ton meilleur ami… il avait un avenir Gee, il avait des projets, il allait devenir quelqu’un !... » Avançant d’un pas vers elle, il faisait peur à voir, concentré de haine qu’il était. Il aurait voulu ajouter que tout était de sa faute, mais le sous-entendu faisait déjà bien assez mal. Alors il restait là, comme un idiot, bras ballants devant elle, les larmes aux yeux pour un crime qu’il n’aurait jamais voulu connaitre. Mais dont il voulait qu’on l’accable. Il fallait qu’il soit coupable. Et que le monde entier le sache. Elle, était son monde. Entier.
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Georgia R. Goldriver

Georgia R. Goldriver
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MessageSujet: Re: and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia   and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia Icon_minitimeDim 15 Mai - 16:43

and you'll begin to wonder why you came ✎ georgia 110508065616471359
do not stand at my grave and weep
i'm not there, i don't sleep.

Le temps s’était arrêté. Gee retenait son souffle. Etre si proche de Will, après tout ce temps, c’en était presque une douleur physique. Elle pouvait sentir la nervosité du jeune homme de là où elle se trouvait. Elle s’en voulut, sur le coup. Et dire que c’était sensé être une nuit paisible… Il venait commémorer la mémoire de son frère en paix, c’était son droit légitime, mais Georgia s’était mise en travers de son chemin. Elle aurait dû se douter qu’il viendrait cette nuit. Elle aurait dû lui laisser l’occasion d’être tranquille. Il était son frère et elle n’avait rien trouvé de mieux à faire que de lui gâcher ce moment intime et privilégié. C’était ainsi chaque fois qu’il était question de Will et de Peter. Elle se sentait de trop, entre les deux. Elle avait l’impression de ne pas trouver sa place dans l’équilibre précaire au milieu. Sur le coup, elle se sentait ridicule, étonnée que Will ne se soit pas encore énervé pour lui demander de ficher le camp. Il aurait eu tout à fait raison de le faire. Il fallait croire qu’il était trop gentleman pour ça…

Elle attendait sa réponse en silence, combattant cette envie qu’elle avait de se placer devant lui, plonger les yeux dans les siens, lui prendre la main. Elle voulait, sans trop savoir comment, lui dire qu’elle était là. Certes, il était son frère alors qu’elle n’était qu’une amie, mais Peter les reliait. Ils partageaient la même peine et peut-être que s’unir était la meilleure chose à faire. Elle aurait voulu lui dire ça pour ne pas avoir à lui dire ce qui se cachait en dessous, que c’était plus qu’un chagrin commun mais qu’elle l’aimait, qu’elle l’avait toujours su, et le voir la meurtrissait toujours un peu plus. Pourtant, elle ne bougea pas. Elle resta là sans ciller jusqu’à ce qu’il parle. Sa voix n’était pas forte mais elle l’entendit pourtant distinctivement dans le cimetière silencieux, à l’exception du doux son du vent dans les branches. Elle l’entendit distinctivement, peut-être parce qu’elle savait d’avance ce qu’il allait dire. « S’il était dans cette foutue voiture, c’était de ma faute. » Gee n’avait pas peur de ce qui allait suivre. Elle savait tout simplement qu’il avait tort. La culpabilité était chose courante après un décès, elle-même s’était énormément remise en question, d’autant plus après sa dispute avec Will. Elle ne répondit rien, attendant simplement la suite, qui ne tarda pas à venir. Elle pouvait sentir l’effort que cela lui coûtait de lui dire tout ça et au fond, elle lui en était reconnaissante. Gee garda le regard braqué sur la silhouette de Will, sans émettre un son. Elle le laissa parler sans intervenir, soulagée lorsqu’il finit par se retourner. Pouvoir regarder son visage, son expression, elle avait l’impression d’être de retour chez elle après un trop long exil. « il avait un avenir Gee, il avait des projets, il allait devenir quelqu’un !... » Elle baissa les yeux un moment, accusant le coup. Elle prit le temps de digérer ce qu’il venait de lui dire, mais elle releva vite les yeux, voulant à tout prix éviter qu’il s’imagine un instant qu’elle le tenait pour responsable. Non, tout mais pas ça. Il avait le droit de se croire coupable, mais jamais elle ne ferait pareil. Elle pouvait lire sur son visage les regrets, le chagrin, et c’en était plus qu’elle ne pouvait supporter. Ce fut instinctif, elle traversa la distance entre lui et elle en deux pas et lui saisit la main. C’était un réflexe, pour lui dire qu’elle était là, qu’elle le comprenait, et même si sa tête lui disait de retirer sa main avant de regretter ce geste, elle tint bon. Si c’était la seule opportunité qui se présentait jamais de pouvoir le toucher, alors, bien égoïstement, elle en prendrait son parti. Elle planta ses yeux dans ceux du beau blond. « Will, tu peux te culpabiliser autant que tu veux, mais n’essaie pas de me convaincre. C’est peine perdue. Moi je sais que tu n’as rien à voir là dedans, et même si c’est dur à imaginer, il y a des choses qui nous dépassent. Tu n’es pour rien dans la mort de Peter. On a pas droit de vie ou de mort. Le destin choisit pour nous.» Elle baissa les yeux, lâchant la main de Will. Gee tourna malgré elle la tête vers la tombe, une colère sourde montant en elle sans qu’elle sache vraiment pourquoi. « Ça fait mal à entendre, je suis désolée, mais il est mort. Il est parti. Il est ailleurs. Nous on est ici. C’est nous qui souffrons, pas lui ! T’es coupable de bien des choses, mais pas de ça, Will, comment peux-tu ne pas comprendre ? Je suis sûre d’une chose : t’as tué une partie de moi, une partie de toi aussi, mais tu n’as pas tué Peter. » Elle regretta ces paroles aussi vite qu’elle les prononça, n’ayant aucune idée de où ça la menait. Il y avait des choses à ne pas dire, des limites à ne pas franchir mais elle n’était plus certaine de les discerner réellement.



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