J’adorais aller à mes cours de danse avec Kalei. Nous passions toujours un bon moment, même si je me sentais bien ridicule à côté d’elle. Elle était vraiment une danseuse fantastique, moi.. J’étais peut être bonne, mais pas exceptionnelle. De toute façon ce n’était pas grave. Ma plus grande passion c’était la musique, la danse en était une aussi mais pas autant. Je ne comptais pas, de toute façon, faire carrière dans la danse. La musique était la part la plus importante de ma vie, et celle qui nourrissait toutes mes ambitions. Mais je me sentais bien en sortant des cours de danse, un peu de sport ça faisait du bien, comme quand je revenais d’aller courir. Je me sentais… détendue.

Je marchais dans le centre ville avec Kalei, ma meilleure amie quasiment depuis que je vivais à Bâton Rouge. Nous avions attrapé un café au Starbucks et arrivions au parc. Nous marchions bras dessus bras dessous, comme nous en avions l’habitude, et ce pendant que je sirotais mon Frappucino Chocolat Java Chip - saveur chocolat, éclats de biscuits chocolatés, crème fouettée et nappage saveur chocolat, ou comment regagner les calories que j’avais perdu pendant nos deux heures de cours. J’étais totalement accro à Starbucks, c’était plus fort que moi. Je devais y passer tous les jours, sans exagérer.

Kalei et moi avions eu des histoires un peu similaires. Nous avions toutes les deux été victimes de bullying par le passé, et c’est ça qui nous avais amenées à venir vivre a Baton Rouge, en Louisiane, ou les choses s’étaient arrangées, et où nous nous étions rencontrées. Au moins ici même si nous n’étions pas les filles les plus populaires du coin - ce qui m’arrangeais car je ne souhaitais pas le devenir - nous n’avions plus ces problèmes et en cas d’embrouilles, nous nous avions l’une l’autre. Jamais je ne laisserais tomber Kalei. Je tenais énormément à elle et avant de la rencontrer, je n’avais jamais été aussi proche de quelqu’un. Et plus le temps passait, plus nous semblions devenir proches. « Retire moi tes écouteur espèce d’asociale, je suis là je te rappelle. » Lui dis-je en tirant l’écouteur de son oreille avant de m’asseoir dans l’herbe. Moi, l’embêter ? Non, jamais. Et puis, j’étais bien connue pour ne pas être la fille la plus sociable du monde. Enfin, je l’étais, mais j’étais aussi solitaire. J’aimais passer du temps seule avec ma guitare, posée dans ma chambre, au parc, n’importe ou, mais juste tranquille. Mais j’aimais aussi m’amuser avec mes amis, faire la fête, et passer de bons moments. Je passais beaucoup de bons moments avec Kalei d’ailleurs, elle était géniale. Je l’adorais, vraiment. J’ignorais ce que j’étais sans elle.

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La danse était ma passion depuis des années, j’avais commencé a en faire a l’âge de cinq ans. J’avais toujours adoré ca. Je tenais ce don de ma mère. Elle avait elle même était danseuse dans des cabaret, et avant de m’avoir elle avait été danseuse durant une tournée de je ne sais plus quelle star. J’avais pratiquement grandit en la regardant danser. Elle chantait aussi, mais ca je n’en avais pas hérité. Puis j’avais aussi le dessin comme autre passion, celle-ci j la tenais de mon père, décédé aujourd’hui. Il m’avait d’ailleurs offert un tableau qu’il avait peint pour un de les anniversaire. Ce tableau était d’ailleurs l’un de mes préférés. Mais a part ces deux choses je n’avais pas de grande passions. Mais le mieux dans tout ca c’est que je partageais mon cours de danse avec ma meilleure amie, Jezzy. Elle et moi nous connaissions depuis l’âge de 14 ans. Nous avions toujours été très proche, surement du au fait que nous avions un passé assez ressemblant. Nous avions toutes les deux étaient victime de Bullying. Pour moi cela avait duré un an avant que mes parents se rende compte que je souffrais d’anorexie. Il m’avait alors envoyer en traitement. A ma sortie nous avions alors déménager ici. Les choses allaient beaucoup mieux pour moi a cette époque la. Je m’étais fait un petit groupe d’amis, puis je mangeais a nouveau normalement. Bien sur je rencontra aussi Jezzy. Elle devint d’ailleurs rapidement ma meilleure amie. Mais les choses qui semblait enfin belle pour moi se finir. Il y a quelques mois mon père décédé, d’un cancer. C’est comme ca que j’étais retombé dans l’anorexie mais qu’en plus je m’étais mise a me mutiler. Bien sur personne ne remarquait rien, et n’aimant pas parler de moi, je n’en parlais pas.

Jezzy était une fille absolument formidable. Elle l’était l’une des seule a toujours avoir été la pour moi. Elle était a la fois un peu comme une sœur et elle était ma meilleure amie. Je l’adorais. Je savais que quoi qu’il se passe, quoi qu’il arrive, elle serait la pour moi. Elle serait la pour moi comme je serais la pour elle. Elle me l’avait d’ailleurs prouver le jour ou mon père était décédé. Les semaines qui suivirent furent vraiment très difficile pour moi et Jezzy avait toujours été la. Et même si aujourd’hui ca faisait plusieurs mois, que je faisais croire que j’allais bien, ce n’était pas le cas. J’avais toujours autant de mal a accepter la mort de mon père. C’était un homme si formidable. Pour moi il avait toujours été le père parfait. Il m’avait toujours donné ces petits surnoms ‘ma princesse’, ‘ma puce’ et tellement d’autres. Sa voix me manquait, son sourire me manquait, sa présence me manquait. Mais j’essayais de ne rien montrer, de rester forte. Pour ma mère et pour Kenan, mon petit frère. Même Jezzy devait surement penser que je m’en étais remise, que j’allais mieux. Mais le fait que je mange peu, ou pas, et que je me mutile était la preuve du contraire. Mais personne n’était au courant de ca non plus. Il faut croire que jouais la comédie était plus facile que ca en a l’air. Mais je ne devais pas y penser maintenant. Je venais de sortir de mon cours de danse avec Jezzy et je marchais dans la rue avec elle. Bras dessus, bras dessous je restais silencieuse a écouter la musique dans l’unique écouteur que j’avais placée dans mon oreille. Arrivée au parc Jezzy pris la parole. « Retire moi tes écouteur espèce d’asociale, je suis là je te rappelle. » Je lui tirais la langue et me posa a coté d’elle dans l’herbe. Entre nous c’était comme ca, on se cherché, on se taquiné, on s’embêté. Mais c’était comme ca que ca marchait entre nous. Puis depuis quelques temps c’était aussi bizarre parce que je ressentais quelque chose comme… De l’attirance pour elle. Mais c’était impossible pas vrai ? Après tout j’aimais les garçons pas les filles… Je chassais ca de ma tête, ne voulant pas penser a ca et pris la parole. « Doucement tu vas m’arracher l’oreille sale folle. ». Je coupais mon iPod et le rangeais dans mon sac, m’allongeant dans l’herbe, mettant un bras sous ma tête.

J’aimais passer du temps avec Kalei; J’étais sure d’avoir un moment sans prise de tête pas comme au lycée. Au moins ici, posées au parc, nous n’avions pas à supporter toute cette bande d’idiots et d’idiotes. Les garçons ne parlaient que de sexe, et quand vous passiez dans le couloir, vous aviez l’impression d’être dans un super marché où ils analysaient la marchandise avant de savoir si ils allaient acheter. Quand aux filles, ça parlait cheveux, manucure et blah blah blah. Oh bien sur que moi aussi je faisais attention à mes cheveux, mon maquillage… Mais Ce n’était pas une raison pour en parler constamment. Je ne faisais pas un compte rendu détaillé dès que j‘avais fais une séance de shopping ou m’étais épilée. Quel était l’intérêt sérieusement ? Tout le lycée n’avait pas besoin d’être au courant quand vous aviez une nouvelle paire de chaussures où que vous aviez changé la couleur de la couleur de votre vernis à ongles pour l’assortir à votre robe. Il m’arrivait d’en parler à Kalei, bien sur, comme n’importe quelle fille mais c’est parce que c’était ma meilleure amie, le lycée entier n’avait pas droit au récit détaillé de mes exploits dans ma dernière séance shopping.

Je m’étais posée dans l’herbe et, le beau temps étant au rendez vous, je pris le temps d’enlever ma veste et mes chaussures avant de m’allonger dans l’herbe auprès de Kalei qui était, elle, déjà allongée, la tête sur les bras. Je lui avais retiré ses écouteurs des oreilles, afin d’avoir toute son attention. Je passais mon temps avec la musique sur les oreilles alors c’était plus pour l’embêter qu’autre chose. « Doucement tu vas m’arracher l’oreille sale folle. » Je ris, m’allongeant à coté d’elle et mis mes lunettes de soleil sur mon nez afin de ne pas être éblouie, avant de tourner le regard vers Kalei, à qui je souris. Ces temps derniers, je ne pouvais pas m’empêcher de la regarder. De remarquer à quel point j’adorais son sourire, sa présence, c’était comme… Si j’étais attirée par elle. Mais c’était impossible, j’étais hétérosexuelle, pas homo, ni bi. J’aimais les garçons, mon premier et plus grand amour avait été un garçon, et jamais je ne pourrais l’oublier. Il me manquait. Jamais auparavant je n’avais ressenti ce genre d’attirance pour une fille. Alors que j’étais perdue dans mes pensées, je retirais machinalement une mèche de cheveux qui tombait sur le visage de Kalei, effleurant sa joue, mais m’apercevant de mon geste, je m’empressais d’éloigner ma main, mal à l’aise. Qu’est-ce qui m’arrivait ? Je n’y comprenait absolument rien. Histoire de ne pas faire perdurer ce malaise, je décidais d’engager la conversation. « C’était bien le cours aujourd’hui. J’adore la nouvelle chorégraphie qu’on à fait. » Dis-je, d’un ton détaché en levant mon regard vers le ciel. Elle devait me prendre pour une dingue, ça y est. Mais qu’est-ce qui m‘avait pris ? Quelle idiote !

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Je n’avais jamais aimé l’école. Ou du moins je ne l’aimais plus depuis ce qui c’était passé au collège, quand j’avais onze ans. Pendant pratiquement un an j’avais vécue un véritable enfer en allant au collège. Se lever le matin en ayant peur d’aller a l’école, en ayant qu’une envie c’est que la journée soit fini. Passait des journées a subir les humiliations, les insultes, les rabaissement. Et c’est comme ca que j’avais commencé a louper un repas, a manger moins, puis a ne plus manger de la journée. Mes parents inquiet, avaient fini par apprendre ce qui se passait. Après m’avoir envoyer en ‘cure’, nous avions déménager ici, a Bâton rouge. Depuis mon arrivé je m’y sentais bien, ou disons plutôt mieux. J’avais rencontrée Jezzy et je m’étais fais quelques amis. Je n’avais jamais fais partie des populaires au lycée, mais au moins on ne se moquait plus de moi, on ne m’insultait plus. Je préféré être invisible comme je l’étais depuis quelques années que revivre ce que j’avais vécu par le passé. Jezzy était la seule au courant que j’avais subit du bullying, elle était la seule a savoir ce que j’avais vécue. Mais de mon coté j’étais aussi la seule a savoir qu’elle avait vécu la même chose. Elle savait donc ce que j’avais pu ressentir. Nous nous comprenions tellement bien toutes les deux. Depuis que je l’a connaissait elle avait d’ailleurs surement voir aussi que j’avais changée. Depuis la mort surtout. J’avais maigris, et même si aujourd’hui je souriais je riais, je n’allais pas très bien. Au première abord je paraissais pleine de joie de vivre, d’en train, tout comme ma meilleure amie d’ailleurs. Mais au fond pour elle comme pour moi ce n’était pas si simple. Mais quand j’étais Jezzy c’était diffèrent. Elle arrivait a me faire sourire, rire, elle était la seule qui puisse me rendre un peu heureuse, la seule qui arriverait surement un jour a me faire manger un peu. La seule avec qui je me sentais bien.Je m’étais allongée dans l’herbe, un bras sous ma tête et je regardais Jezzy enlever sa veste ainsi que ces chaussures. Je fis alors de même, enlevant mes boots a talons et me rallongeais. Jezzy avait toujours eu le don de m’embêter, elle adorait ca. C’est pour ca qu’elle m’avait virer l’écouteur de l’oreille. C’était une manie entre nous on s’embêtait, on se taquiner, on se cherchait mais jamais jusqu'à en blessait l’autre. Ou alors si on se blessait sans le voir on s’excuser rapidement. C’est ainsi qu’on fonctionné. Jezzy adorait d’ailleurs dire qu’elle était chieuse, ce qui n’était pas faux il faut bien l’avouer. Je l’étais aussi quand je m’y mettais, puis nous étions surtout toutes les deux très têtues, alors je vous promet que quand il s’agit d’avoir raison, ca donne ! Cela me faisait souvent rire d’ailleurs. Je ne pu m’empêcher de sourire légèrement en y pensant.

Je sentis le regard de Jezzy sur moi et tournais la tête, remarquant alors qu’elle me regardait. Je lui rendis son sourire alors qu’elle semblait perdue dans ses pensées. A quoi pensait-elle ? Je me demandais si un jour elle avait ressentit en ma présence ce que je ressentais en sa présence. Je me sentais bien, apaisait. Et je crois que j’aurais pu passer des heures a la regarder. Elle était tellement… Belle, tellement parfaite a mes yeux. Cela faisait déjà quelques mois que je m’étais mise a ressentir ces choses bizarre a son égard. J’aurais voulu lui dire, mais j’avais peur, peur qu’elle réagisse comme Mégara, qu’elle fuit et que je la perde. Et ca je ne le supporterais pas. Je tenais bien trop a elle, beaucoup trop d’ailleurs. J’avais envie de la toucher, de sentir sa main dans la mienne. Je n’avais en réalité jamais ressentit ca avant, même avec un garçon. Je savais au fond de moi que j’étais bi, mais je refusais de me l’avouer. Je ne voulais pas faire fuir les gens que j’aimais en découvrant que j’aimais aussi les filles. Mais en réalité ce n’était pas toutes les filles c’était juste elle. Juste Jezzy. Perdue dans ses pensées elle aussi, elle dégagea une mèche de cheveux de devant mon visage en effleurant ma joue. Je frissonnai et me sentis légèrement rougir alors qu’elle s’empresser d’éloigner sa main. Mais qu’est ce qui lui prenait de faire ca ? Est-ce qu’elle c’était rendue compte de l’attirance que j’avais pour elle ? Essayant de cacher mon mal a l’aise je détournais le regard. « C’était bien le cours aujourd’hui. J’adore la nouvelle chorégraphie qu’on à fait. » Bien contente qu’elle change de sujet et qu’elle essaye d’enlever ce malaise qui c’était mis entre nous je souris légèrement. C’est vrai que j’avais toujours adoré ce que nous faisions en cours de danse, mais suivant la musique et les choré j’aimais plus ou moins. Et aujourd’hui ce que nous avions fait été vraiment bien. « Oui c’est vrai que c’était vraiment géniale aujourd’hui. ». Je me tournais a nouveau vers elle, perdue dans mes pensées. J’essayais de comprendre pourquoi je ressentais ca, mais je n’arrivais même pas a savoir a quand remonte ce que je ressens, a quand remonte ces sensations bizarre quand je suis avec elle. J’avais peur d’y faire face a prés tout comment allait-elle réagir si je lui avoué un jour. Vous imaginez votre meilleure amie qui vous dit ‘au fait tu sais depuis quelques temps je ressens des trucs bizarre pour toi, j’ai envie de t’embrasser par exemple’. J’allais la faire fuir, c’est sur. J’aurais aimé en parler avec quelqu’un mais avec qui ? Je voyais bien comment on traité le gay de mon lycée, il s’en prenait plein la tête tout le temps et cela me fichait encore plus la frousse. J’aurais pu en parler a ma mère mais j’avais peur de la décevoir. Elle doit surement se dire qu’un jour je lui ramènerais un beau garçon avec qui je serais heureuse. J’aurais pu en parler a Waël mais j’avais peur qu’il me juge, ou qu’il se moque de moi. Tout le monde me demandait sans cesse ‘alors un petit ami ?’. Mais pour le moment ce n’est pas avec un garçon que j’avais envie de sortir. C’était avec… Jezzy. Puis de toute façon je savais bien qu’elle était hétéro. Elle avait perdu son premier et seul amour. Mais si il avait été la se serait avec lui qu’elle serait. Si il n’avait pas été tué, elle ne serait surement pas avec moi aujourd’hui. Je savais qu’elle aimé les garçons. Hésitante, je fini par prendre la parole. « Jez tu… Tu t’es déjà demandé si… Enfin comment tu réagirais si quelqu’un de proche t’avouer qu’il est bi, gay ou lesbiennes ? Tu… Tu le prendrais comment… ? ». Mais qu’est ce qui me prenait de parler de ca franchement. J’allais réussir a me mettre dans la merde si je continuais.

Je n’avais jamais ressenti de l’attirance pour une fille auparavant. Je n’avais jamais été autant dépendante d’une personne non plus d’ailleurs. J’adorais profondément Kalei, et c’était sa présence qui rendait certains moments plus supportables. C’était elle qui m‘avait aidée à surmonter – plus ou moins - la mort de mon petit ami, Devon, il y a quelques mois de ça, et je l’avais moi-même aidée à surmonter la mort de son père. Bien sur, je savais que la partie n’était pas gagnée pour autant. Tout comme moi je ne m’étais pas totalement remise du décès de Devon, elle ne se remettrais jamais totalement du décès de son père. Mais nous avions apprit à vivre avec ça, ensemble. Cela nous avait donc d’autant plus rapprochées, et nos liens se s’en étaient retrouvés que plus proches. Nous adorions de plus toutes les deux les câlins, et passions beaucoup de temps dans les bras l’une de l’autre, mais jusqu’à il y a peu, ces câlins m’avaient paru on ne peut plus innocents. Ce n’étaient que de simples câlins amicaux, rien de plus. J’avais toujours été sûre de ma sexualité : j’aimais les garçons, pas les filles. Mais ces derniers temps, j’avais tendance à en douter, et ça me perturbait fortement. En fait, ce n’était pas toutes les filles. C’était Kalei, et juste elle. J’avais cessé de regarder les autres garçons depuis la mort de Devon, et excepté mes amis – Waël, mon meilleur ami pour qui je n’éprouvais pas plus que de l’amitié et de l’amour fraternel, et Yann, mon « protecteur » en quelque sorte vers qui je savais que je pouvais aller en cas de besoin – je ne fréquentait plus vraiment de garçons. Et il n’y avait absolument rien d’ambigüe avec ces deux là. Au lieu de ça, voilà que je me retrouvait attirée par ma meilleure amie.

Je l’avais regardée, durant notre cours de danse. J’adorais la regarder danser, elle était géniale. J’adorais la regarder tout court, j’aimais son sourire, ses yeux… Mais c’était impossible, je ne pouvais pas être homosexuelle, ni même bisexuelle, n’est-ce pas ? J’aimais les garçons, pas les filles. Je devais être en train de devenir un peu folle, je me faisais des idées, oui, ça devait être ça. C’était forcément ça. Pas que j’ai quoi que ce soit contre les gays et bisexuels, loin de là, mais je n’étais pas comme ça. Je ne voulais pas l’être, je ne voulais pas encore avoir à subir les moqueries des autres, car bien souvent, les homosexuels étaient les cibles privilégiées de ce genre de remarques. Aller au lycée était déjà loin d’être une partie de plaisir alors si le cauchemar que j’avais vécu à Dallas devait se reproduire, je ne le supporterais pas. Je m’étais endurcie, certes, mais cela ne voulait pas dire que j’étais prête à revivre ça. Je ne laisserais plus faire comme je l’avais fait à Dallas, mais cela ne voudrait pas dire que ça ne m’atteindrait pas. Et je n’osais même pas imaginer la réaction de mes parents… Et puis, Kalei n’était certainement pas bisexuelle non plus. Donc la question ne se posait pas, je me faisais juste des films dans ma tête, ni elle ni moi n’aimions les filles, n’est-ce pas ?

Je devais me sortir tout ça de la tête, et c‘est ce que j’avais tenté de faire en me mettant à parler du cours de danse. C’était aussi pour me donner une contenance, après le geste que j’avais eu envers Kalei et qui me mettait très mal à l’aise. Ce que je pouvais être stupide ! J’étais tellement partie dans mes pensées que je ne m’étais même pas rendue compte de ce que je faisais. Idiote ! « Oui c’est vrai que c’était vraiment génial aujourd’hui. » Me répondit Kalei avec un léger sourire. Ses joues étaient encore légèrement rougies, du moment ou j’avais effleuré sa joue pour remettre l’une de ses mèches de cheveux en arrière, mais je ne l’en trouvait que plus magnifique. Je souris à sa réponse, et relevai de nouveau le regard vers le ciel. Je ne comprenais absolument rien de ce qui m’arrivait, j’étais totalement perdue. On pouvait trouver une fille elle sans être attirée par elle non ? Sans être lesbienne, je veux dire. Je trouvais des tas de filles belles, mais je n’avais jamais été attirée par elles. Alors pourquoi avais-je cette sensation étrange lorsque j’étais avec Kalei ?

Je continuais de regarder le ciel, m’efforçant d’essayer de penser à ça et retint un soupire. Histoire de m’occuper les mains, et l’esprit un minimum, je pris mon Frappuccino de chez Starbucks que je n’avais pas terminé, et en bu un peu avant de le reposer à côté de moi et de fermer les yeux C’est ce moment là que choisi Kalei pour reprendre la parole, semblant légèrement hésitante. « Jez tu… Tu t’es déjà demandé si… Enfin comment tu réagirais si quelqu’un de proche t’avouait qu’il est bi, gay ou lesbienne ? Tu… Tu le prendrais comment… ? » Je n’ouvris pas les yeux immédiatement, et ne répondis pas non plus. Elle avait lu dans mes pensées où quoi ? La réponse était évidente, mais la question était tellement en accord avec ce qui se passait en ce moment dans ma tête que je fus prise de cours. Tentait-elle de me dire, d’une manière détournée, qu’elle avait comprit cette attirance étrange que j’avais pour elle ? Avait-elle remarqué que ces temps derniers, je passais beaucoup de temps à la regarder ? Tentait-elle de me dire que ça la mettait mal à l’aise ?

Lorsque je rouvris finalement les yeux, le silence qui avait suivi la question de Kalei me paru avoir duré une éternité. Cherchant mes mots, mal à l’aise à l’idée qu’elle ait percé mon petit secret à jour, je dis finalement, n’osant cependant pas la regarder directement alors que je sentais son regard posé sur moi « Ca… Ca me serait égal… J’ai absolument rien contre les homo ou les bi. Chacun est libre d’aimer qui il veut après tout non ? ». J’estimais que cette réponse était suffisamment claire pour que Kalei n’y voit aucune ambiguïté. Je tenais beaucoup trop à notre amitié pour la gâcher avec mes idioties. Je en voulais en aucun cas perdre l’amitié de Kalei. Mais soudain j’eu un flash, une illumination, qui me réjouit malgré moi : et si c’est d’elle-même qu’elle parlait, et non pas de moi ? Peut être n’avait-elle rien vu de mon comportement étrange de ces derniers temps, tous ces regards, ces gestes à son égard, et qu’au fond, c’est d’elle-même qu’il était question. Je repris la parole, hésitant à poser ma question « Tu… Tu connais quelqu’un dans cette situation ? » Elle semblait aussi mal à l’aise que moi et loin de moi l’intention de la mettre encore plus mal à l’aise qu’elle ne l‘était déjà, d’où le fait que je ne lui ai pas posé directement la question.

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Je n’avais jamais était attirée par des filles jusqu'à aujourd’hui, ni même par beaucoup de garçons d’ailleurs. J’avais eu des ‘crush’, des aventures mais jamais rien de bien sérieux. Pas que je ne le veuille pas, mais j’avais toujours été bien comme ca. J’avais toujours aimé pouvoir me sentir libre. Je n’avais donc jamais chercher a tomber amoureuse, ou a sortir avec quelqu’un. J’avais vu Jezzy sortir avec Devon, durant environ un an, jusqu'à ce qu’il ne décède. C’est alors que j’avais su que quand on s’attache, quand on tombe amoureux on souffre. Ce fut une raison de plus pour ne pas que je tombe amoureuse. Mais pourtant tant cette fois ci c’était diffèrent… Avec Jezzy tout avait toujours été diffèrent. Je m’étais toujours sentie bien en sa présence, j’avais toujours aimé quand nous marchions toutes les deux bras dessus bras dessous comme nous le faisions tout le temps. J’avais toujours aimé nos câlins amicaux mais depuis quelques temps les choses semblaient différente. Ces geste si simple entre nous ne me faisait plus le même effets. Tout semblait… Tellement fort. Je n’avais jamais été tenté de sortir avec une fille, ou même d’en embrasser une. Enfin du moins jusqu'à il y a quelques mois. J’avais eu un ‘crush’ pour Megara, et j’avais fait l’énorme erreur de l’embrasser lors d’une soirée. Mais ce soir la ce n’est pas elle que j’avais imaginé embrasser. C’était Jezzy. J’aurais aimé que ce soit elle. Mais je savais qu’elle était belle et bien hétéro, je savais que quelques soit le geste que j’avais envers elle, pour elle ca ne serait jamais plus que par amitié. Mais en réalité il n’y avais qu’une seule fille avec qui je pourrait sortir, que j’avais envie d’embrasser, et c’était Jezzy. Mégara était mon amie, rien de plus, je n’avais jamais ressentit rien de plus que de l’amitié mais avec une pulsion je l’avais embrassé. Je n’aurais d’ailleurs surement jamais du faire ca.

Posée dans l’herbe a coté de Jezzy je ne pouvais m’empêcher de repenser a ce geste qu’elle venait de faire avec moi. Sa main effleurant ma joue. Je savais que cela ne devait être qu’amicale mais j’aurais pourtant souhaiter qu’elle ne soit plus que ca. Je répondis a Jezzy a propos du cours de danse. Il est vrai que j’avais toujours adorer faire de la danse, depuis mon plus jeune âge. Puis c’est la que j’avais rencontré une de mes bonnes amies, Helena. Puis ca me permettait de me défouler, tout comme d’aller faire un footing. Perdue dans mes pensées j’avais finalement repris la parole pour lui demander quelque chose. Aborder ce sujet la était loin d’être rassurant pour et loin de me mettre a l’aise. Je ne la lâchais pas du regard, remarquant une fois de plus a quel point elle était belle. Elle ne répondit pas tout de suite. Bizarrement elle sembla mal a l’aise et je ne compris pas pourquoi. « Ca… Ca me serait égal… J’ai absolument rien contre les homo ou les bi. Chacun est libre d’aimer qui il veut après tout non ? » Sa réponse me soulagée un peu, mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle réagirait mal si elle apprenait la vérité sur moi. Le silence semblait lourd et pesant, ce qui pourtant d’habitude n’était pas le cas. Je me remis a regarder le ciel en prenant la parole. « Oui…. C’est vrai… » Elle avait raison a prés tout non ? Pourquoi deux hommes ou deux femmes ne pourraient-ils pas s’aimer comme le font un homme et une femme. C’était peut être malsain pour certains mais pour moi cela semblait parfaitement normal. Même avant de me rendre compte que les filles pouvaient me plaire, je n’avais jamais été contre les homo. Au contraire je les avais toujours admirer, pour leur courage mais depuis que je l’étais moi même je savais que je ne serais jamais aussi courageux que les homo qui ne se cache pas. « Tu… Tu connais quelqu’un dans cette situation ? ». Ma gorge sembla se noué et je sentis une boule apparaitre dans mon ventre. Et si elle venait a découvrir ce que je ressentais pour elle ? Mais qu’est ce qui m’avait pris de parler de ca sérieusement ! Je ne savais pas vraiment quoi répondre, est ce que je devais lui dire la vérité, lui dire que je connaissais quelqu’un –en l’occurrence moi- qui était dans cette situation. Ou est ce qu’au contraire je devais lui mentir. Je n’étais pas douée pour le mensonge, enfin disons plutôt que Jezzy me connaissait trop bien pour qu’elle puisse y croire. Restant le regard levait vers le ciel, très a mal a l’aise je pris la parole. « Je… Oui on… On peut dire ca mais c’est… Compliqué…. ». J’avais peur qu’elle ne finisse par fuir en apprenant la vérité.

L’adolescence est l’âge où on apprend à se découvrir. C’est ce qu’on m’a toujours dit, et c’est ce qu’on dit à tout le monde. C’est l’âge où qui on est se défini le plus, où on découvre qui on est. Mais je ne pensais pas avoir la surprise, un jour, de m’apercevoir que j’étais attirée par une fille. Jamais cela ne m’étais arrivé avant, jamais je ne m’étais retournée sur le passage d’une fille en ressentant une quelconque attirance. Et puis, après ma relation avec Devon, qui avait duré plus d’un an, j’étais persuadée d’être totalement hétérosexuelle. J’aimais les garçons. Alors pourquoi cela m‘arrivait-il avec Kalei ? Je n’osais en parler à personne, alors que j’aurais peut être du. Par exemple à Waël, mon meilleur ami. Ou Yann, Helena, Andy… Seulement me confier sur quelque chose d’aussi personnel n’était pas vraiment dans mes habitudes. Et j’avais peur d’être jugée là-dessus. Quand je voyais comment certains, qui étaient ouvertement homosexuels, se faisaient traiter au lycée… Je ne pouvais pas revivre l’enfer que j‘avais traversé avant d’arriver à Bâton Rouge car bien que je m’étais endurcie - surtout depuis le décès de Devon - je n’étais pas aussi dure à cuire que je le laissais paraître. Alors je ne pouvais tout simplement pas en parler et puis si ça se trouve, ce n’était que passager.

En tout cas je ne semblais pas être la seule à me poser des questions sur ma sexualité. Kalei venait d’aborder le sujet et, après avoir douté un instant qu’elle ne parle de moi et ait remarqué l’attirance que j’éprouvais pour elle. Mais j’avais compris que c’était d’elle qu’elle parlait. Il m’avait juste fallu un moment pour le faire, et un bon coup de flippe également. Elle avait d’ailleurs semblée soulagée lorsque j’avais dis que je n’avais absolument rien contre les bi ou homosexuels. Tout le monde à le droit d’aimer qui il veut, et de toute façon ces choses ne se contrôlaient pas. Et moi-même avait des doutes sur ma sexualité, alors je ne pouvais pas le moins du monde détester les bi et homosexuels, car cela reviendrais à me détester moi-même. J’avais fini par deviner qu’elle parlait d’elle-même mais, voulant faire preuve d’un minimum de tact - ce qui n’était pas trop mon truc, il fallait le reconnaitre. J’avais donc « généralisé » la question, afin de ne pas la viser directement et lui laisser le choix de m’avouer, ou non, si c’était d’elle qu’il était question. « Je… Oui on… On peut dire ca mais c’est… Compliqué…. » Me répondit-elle. Elle ne m’avouait rien, et quelque part ça me décevait. Malgré moi, l’idée qu’elle puisse être bisexuelle me plaisait, me réjouissait. Mais je n’avais pas là la confirmation que j’attendais. Je tâchais de ne pas laisser paraitre ma déception, ayant moi-même du mal à l’accepter, mais répondis simplement, essayant de la pousser à me révéler si oui ou non c’était d’elel qu’elle parlait : « Tu sais que tu peux tout me dire Kalei… C’est pas moi qui irait te juger. On est meilleures amies après tout, non ? » Dis-je, toujours allongée dans l’herbe. Allais-je réussir à lui soutirer des aveux ? J’allais le savoir d’ici quelques secondes.

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Je ne savais plus trop comment agir, ni même comment faire face a ce que je ressentais. Quand j’étais avec Jezzy tout me paraissait clair, je voyais qu’elle me plaisait, que c’était vrai. Mais des qu’elle n’était plus avec moi je doutais, je doutais de vraiment attirée par les filles, surtout pas Jezzy. Je n’aurais pas voulu tout gâcher, elle était ma meilleure amie. Si je la perdais ca me ferait mal, très mal. Je n’avais jamais rien eu contre les homosexuel, au contraire, un ami d’enfance a moi l’était et cela ne me posais aucune problème, il était même adorable. Mais l’être moi même c’était… Diffèrent. Puis je ne savais pas a qui parler de tout ca, je ne savais qui pourrait m’aider sans me juger, ou sans dire des choses sur moi. Peut être Waël ou Yann, mais je n’arrivais pas a en parler. Je me disais même que ma mère serait déçue si elle apprenait que j’aimais une fille. Je disais une fille parce qu’en réalité il n’y avais que Jezzy. Je n’avais jamais aimé d’autres filles. Certes j’avais embrassé Megara, mais jamais je n’en avais était amoureuse. Je n’avais d’ailleurs jamais été amoureuse tout court jusqu'à aujourd’hui, jusqu'à Jezzy. Mais je ne pouvais pas lui dire. Je devais juste oublier tout ca, je devais faire que tout cela ne sache jamais. Mais malheureusement j’en avais parler. Jezzy n’était pas du genre a abandonné et je sentais qu’elle voulait savoir de qui elle parlait. Je lui faisais confiance, je lui avais toujours parler de tout mais la c’était diffèrent.

Jezzy se trouvait a coté de moi et je ne pouvais m’empêcher de la regarder. Je n’arrêtais pas de penser qu’elle était belle, que j’avais envie de caresser sa peau, de sentir sa main dans la mienne. Ou même de pouvoir toucher ses lèvres ne serait ce qu’une fois pour vous ce que cela me faisait. J’aurais voulu pouvoir lui avouer ce que je ressentais, cesser de ressentir cette peur, cette boule au ventre par peur de la perdre un jour. J’aurais voulu que tout cela soit réciproque, que je lui plaise aussi. Mais Jezzy était hétéro, totalement hétéro, elle était sortie avec Devon durant un an et si il n’était pas mort elle serait surement encore avec lui aujourd’hui. Puis même si c’était réciproque, ce qui n’étais pas le cas, on risquait de gâcher notre amitié si cela ne marchait pas. « Tu sais que tu peux tout me dire Kalei… C’est pas moi qui irait te juger. On est meilleures amies après tout, non ? ». Meilleures amies, ou c’est bien pour ca que je n’osais rien dire. Sans vraiment réfléchir, du tac au tac, pensant a voix haute je pris la parole. « Justement c’est ca le problème… On est que meilleures amies… ». Je réalisa soudain que j’avais parler a voix haute. Plus mal que jamais je me redressais, devenant toute rouge. Je n’arrivais pas a croire que j’avais dis ca a voix haute. Je voulais juste partir en courant a ce moment précis. Je n’osais plus regarder ma meilleure amie et regardais partout sauf vers elle. J’avais presque envie de fondre en larmes tellement j’avais peur qu’elle parte en courant. Je finis par reprendre la parole, la voix tremblante. « Je… Je voulais pas dire ca… Enfin si je… Mais c’est pas… ». M’en mêlant plus qu’autre chose je me tus et détournais une nouvelle fois la tête. Comment réagirait-elle ? J’avais peur…

Au fond j’espérais que mon intuition se révèle exacte. Que Kalei soit bien en train d ‘évoquer le fait qu’elle était totalement perdue concernant sa sexualité, et qu’il se pouvait bien qu’elle aime les filles… Pas que ça me réjouisse de voir ma petite amie totalement perdue mais… Cela signifiait que peut être… Peut être Kalei aimait les filles, et peut être que je n’étais pas la seule dans cette situation… peut être qu’elle aussi ressentais une attirance pour moi. Pas que je souhaites me remettre en couple, non pas du tout. Je n’avais eu aucune relation sérieuse depuis la mort de Devon, car ayant trop souffert de le perdre lui, j’avais bien trop peur de me laisser aller à aimer à nouveau si c’était pour devoir souffrir encore… Mais devais-je pour autant rejeter tous sentiments que je pouvais ressentir ? Jamais quelqu’un ne m’avait plu au point de pouvoir penser à construire quelque chose, une vraie histoire, depuis la mort de Devon. Je n’avais pas vraiment cherché non plus. Mais là, ce n’était pas pareil. Mais j’étais perdue, et cela ne me donnait donc pas plus envie de me lancer dans quoi que ce soit. Devon avait été un garçon simple, bien dans sa peau, qui avait réussi à me faire m’accepter telle que j’étais, chose que j’avais toujours eu du mal à faire. Pour la première fois de ma vie, je m’étais sentie belle aux yeux de quelqu’un d’autre car bien que je n’en sois jamais arrivée au point de me faire vomir, j’avais toujours été très préoccupée par mon apparence.

Devon, lui, avait su me faire oublier ces inquiétudes, sauf que ces inquiétudes, Kalei les partageait, je le savais, bien qu’elle ne le dise pas. Je la trouvais magnifique, mais elle non. Nous nous ressemblions beaucoup, et c’est peut être ça aussi, qui faisait que je me sentais aussi proche d’elle. On se comprenait en un regard, pas besoin de s’expliquer. Nous savions immédiatement quand l’autre n’allait pas bien, quand il fallait dire quelque chose ou quand le mieux était de se taire, et d’être seulement présente. Sauf que là, cette attirance que j’éprouvais pour elle, je ne pouvais pas lui en parler. Je n’y arriverais pas. Cependant, j’avais réussi à faire admettre à Kalei qu’elle aimait peut être les filles - mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Elle ne me le dit pas clairement, certes, mais je l’avais bien compris. Après que je lui eu assuré qu’elle pouvait tout me dire, que nous étions meilleures amies, elle me répondit : « Justement c’est ça le problème… On est que meilleures amies… » Je ne sus que répondre. Cela voulait-il dire qu’elle voudrait que nous soyons plus ? On dirait. Seulement lui dire que je ressentais la même chose… Non. Je n’y arriverais pas. Et puis, je n’étais moi-même pas sure de ce que je ressentais alors comment pouvais-je lui dire si au final mes impression se révélaient fausses ?

Kalei se redressa, rougissant, afin de s’asseoir dans l’herbe. Je ne bougeais pas, ne sachant pas quoi lui dire. Peut être aurai-je du lui dire, mais je n’arrivais même pas à trouver mes mots. Ça m’était impossible, je n’y arrivais pas. Je n’y arriverai pas. « Kalei je… » Commençai-je à dire, mais Kalei reprit la parole au même moment, me coupant la parole. « Je… Je voulais pas dire ça… Enfin si je… Mais c’est pas… » Bredouilla-t-elle, apparemment aussi mal à l’aise que moi. Je me redressais à mon tour pour m’asseoir dans l’herbe, et frottait mon t-shirt pour le débarrasser des brins d’herbe qui s’y étaient collés. Pas qu’il en soi couvert, ce geste avait davantage pour but de me donner une contenance, de l’occuper les mains temps que je cherchais comment réagir, quoi dire… « Je… Tu es pas la seule à être perdue Kal… » Dis-je, ne parlant pas très fort comme si au fond de moi j’aurais voulu que ma réplique passe inaperçue. « Je le suis aussi je… Je sais plus où j’en suis… » Ajoutai-je, tout en continuant à ôter un par un les brins d’herbe collés à mon t-shirt, ce qui me donnait une excuse pour fuir le regard de Kalei qui de toute façon avait détourné le regard.

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Je faisais confiance a Jezzy, plus qu’a n’importe qui. En temps normal je lui aurais dis depuis un moment ce qui me travaillait, mais la je ne pouvais pas. C’était diffèrent car elle était concerné. Je lui aurais surement dit plutôt si j’avais aimé une autre fille, mais la c’était elle. C’était déjà dur d’avoir aborder le sujet, alors de lui avouer qu’elle était la fille qui me faisait douter de ma sexualité… N’en parlons pas ! En plus de ca je connaissais Jezzy, je savais qu’elle n’avait jamais pensé aux filles, jamais de cette manière la en tout cas. Elle avait eu Devon pendant pratiquement un an, je les avaient vu s’aimer et jamais je pensais possible qu’elle ressente ca pour quelqu’un d’autre, surtout pas pour moi. Je savais que j’avais une place importante dans sa vie, après tout j’étais sa meilleure amie, mais je savais, ou plutôt j’étais persuadé que ca n’irais jamais plus loin que ca. Puis elle avait déjà été amoureuse, elle pensait toujours a Devon, moi je ne savais rien de l’amour après tout. Je n’avais jamais été réellement amoureuse, je n’avais eu que de simple aventure a droite et a gauche. J’en avais eu encore plus depuis que je ne savais plus si j’aimais les filles ou les garçons. C’est comme ca que je m’étais rendu compte que j’étais en réalité amoureuse d’une seule fille, il y avait juste… Jezzy. Je ne savais même pas comment j’avais pu en arriver la. Elle et moi nous connaissions tellement, on était très proche. Nous avions beaucoup de point commun, c’est surement comme ca que j’avais fini par ressentir plus que de l’amitié. Seulement cette situation ne faisait que me rendre moins sur de moi. Je n’avais jamais eu confiance en moi et avec ca c’était encore pire. Je n’arrivais pas a faire face a cette vérité. J’aurais eu besoin de mon père, mais je savais que c’était impossible, mort depuis maintenant un an, je ne m’en étais jamais vraiment remise. J’étais retombé dans l’anorexie, mais sans me l’avouer, et en plus de ca j’avais commencé a me tailler les veines. Bien sur personne n’étais au courant de mes mauvaises habitudes.

Mais le sujet continuait de tourner autour de ce que j’avais lancé, et je le regrettais déjà. Je ne voulais pas qu’elle finisse par me fuir, ou par ne plus vouloir me parler. Mais sans vraiment réfléchir je venais de lui avouer que le problème c’est que nous n’étions que meilleures amies. Mal a l’aise, les joues rouges j’avais baissé la tête. J’avais envie de partir en courant. Pour le coup je me sentais stupide, nulle, minable et tout ce qui va avec. « Kalei je… ». Mais coupant la parole a Jezzy, sans vraiment le vouloir, je me mis a bafouiller, essayant de me rattraper mais au contraire je ne faisais que m’enfoncer. Les larmes aux yeux je fermais les yeux et me tus. Je ne vis pas ma meilleure amie se redresser a coté de moi. « Je… Tu es pas la seule à être perdue Kal… » Je cru rêver et sans un mot je rouvrais les yeux et tournais doucement la tête avec Jezzy. Je m’apprêtais a lui demander ce qu’elle voulait dire, mais elle fut plus rapide et reprit la parole, plus bas. « Je le suis aussi je… Je sais plus où j’en suis… ». Je remarquais alors qu’elle fuyait mon regard. Est-ce qu’elle ressentait la même chose ? Comment c’était possible ? Sur le cul je restais silencieuse un moment, mais voulant être sur que je ne me faisais pas des idées je pris la parole. « Co… Comment ca tu… Tu es perdue… ? ». J’aurais aimé que ce soit possible, que nous puissions être ensemble, même si je ne voulais pas me montrer a tout le monde. Mais je n’étais pas sur que c’est ce que voulais Jezzy…

Je ne comprenais absolument rien à ce qui m‘arrivait. Quand je sortais avec Devon, je n’avais jamais douté de quoi que ce soit. Je l’aimais, et jamais je n’avais levé le regard sur une fille. Alors pourquoi ressentais-je ce genre de chose à l’égard de Kalei ? Je l’aimais, je le savais, depuis des années. Mais jusque là, j’avais toujours pensé que si je l’aimais, ce n’était qu’en pure et simple amitié. Elle était ma meilleure amie, c’était normal que je tienne énormément à elle, non ? Mais voilà, je l’aimais trop pour une simple amie. Quand je la regardais, j‘avais envie de la prendre contre moi, de l’embrasser, et ça, je ne le comprenais pas. Bien sur, j’avais déjà entendu des histoires de personnes qui avaient toujours fréquenté des gens du sexe opposé et un jour s’était aperçues qu’elles étaient homo ou bisexuelles. Mais c’était tellement étrange.

Kalei semblait perdue, je l’étais moi aussi., et je venais justement de le lui avouer. Elle avait fermé les yeux une fois qu’elle ai fini de bredouiller quelque chose qui semblait ressembler à des excuses. Mais elle n’avait pas à s’excuser. Même si je n’avais pas eu cette attirance envers elle, je ne lui en aurais pas voulu, ni d’être bisexuelle - ou homosexuelle - ni d’être attirée par moi. Ce sont des choses qu’on ne contrôle pas et elle serait, malgré tout, restée ma meilleure amie. La première meilleure amie que je n’ai jamais eu, et la seule et unique. Le fait qu’elle ait fermé les yeux et que je ne sentais donc pas son regard sur moi m’avais permis, à mon tour, d’avouer que je me sentais perdue, tout en enlevant les brins d’herbe collés à mon t-shirt, histoire de m’occuper les mains et d’avoir une excuse pour rester tête basse. Je sentis

Kalei me regarda de nouveau mais ne bougeais pas, demeurant tête baissée. Kalei devait être sur le cul, car elle resta silencieuse un moment. Et je la sentais qui me regardait. « Co… Comment ca tu… Tu es perdue… ? » Me demanda-t-elle. Je soupirai, et ce fut mon tour de rester silencieuse un moment. Elle avait elle-même avoué, même si elle ne l’avait pas fait directement, qu’elle aurait voulu que nous soyons plus que de simples amies. Alors pourquoi n’arrivai-je pas à lui avouer moi aussi ? « Je… J’en sais rien je… Je sais plus Kalei… J’aime les garçons je… J’étais bien avec Devon, j’étais amoureuse de lui et… C’était un garçon… Et maintenant quand je te vois je… » Lâchant un nouveau soupire, je me pris la tête dans les mains. Je n’arrivais même plus à mettre mes pensées en ordre. Après un nouveau moment de silence je relevais la tête, mais ne tournais pas la tête vers elle, gardant mon regard rivé devant moi. « Tu… Je voudrais qu’on soit… Plus que des amies aussi K. mais… Mais ça me fait peur… Je comprends même pas ce qui m’arrive… » Avouai-je finalement, évitant toujours son regard. J’avais peur du regard des autres, de ce que pourraient en penser mes parents si ils l’apprenaient, de ce que diraient les autres, Waël, les gens aux lycée, mes amis… Je ne voulais pas être à nouveau une source de moquerie pour tout le monde. J’avais assez donné dans ce domaine déjà.

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Je ne voulais perdre Jezzy pour rien au monde. Depuis que je la connaissait elle faisait partie des personnes qui comptait le plus pour moi. Bien avant que je découvre mes sentiments pour elle. J’avais toujours été la pour elle tout comme elle l’était pour moi. Je n’imaginais plus ma vie sans elle. Nous nous ressemblions beaucoup toutes les deux et c’est surement ce qui fait qu’on soit si proche. Nous avions vécu des choses similaire dans le passé. En réalité elle me connaissait sans doute mieux que personne, la seule chose qu’elle ignorait c’est que j’avais été anorexique a l’âge de onze ans et que j’avais passé quelques mois dans un centre pour me soigner. Mais elle ne savait pas non plus que tout cela avait recommencé a la mort de mon père et qu’en plus de ca je me mutilais. Je prenais soin de camoufler mes poignets a chaque fois que j’étais en présence de quelqu’un. Les mauvaises habitudes ce n’est pas si facile a oublier croyez moi. Puis il y avait le problème de ma sexualité. Depuis peu j’étais perdu, je ne savais plus ou donné de la tête. J’avais tenté de cesser de penser a Jezzy en allant avec des garçons mais rien n’y avait fait. Je ne pouvais m’empêcher de penser a elle tout le temps. Au début je n’avais pas pensé que ca puisse être ca, puis je me suis imaginé l’embrasser, ou la prendre dans mes bras, ou même tout simplement lui prendre la main. Ces pensées m’avaient perturbé, mais n’étant pas du genre bavarde sur ce que je ressentais je n’avais rien dis a personne. Je n’avais pas cessé de penser a tout ca, parce que j’aimais m’imaginer avec elle. La voir avec Devon avait fini par me faire mal. J’avais passé un peu de temps a l’éviter, a essayé de l’oublier mais rien n’avait changé. Puis Devon était mort et j’avais été la pour elle, jamais je n’aurais pu la laisser tomber.

Mal à l’aise je ne savais pas sur quoi je m’étais aventurer et je fus surprise de l’entendre dire qu’elle était perdue aussi. Je n’avais jamais pensé, même pas une seule seconde, que Jezzy puisse avoir des attirances pour des filles, encore moins pour moi. J’avais tout de même peur de la perdre. Imaginons qu’on essaye d’être ensemble, si c’était possible, et que cela ne marche pas. Je pourrais la perdre, perdre son amitié et tout ce qui va avec. Mais en même temps j’en avais vraiment envie, j’avais envie d’essayer quelque chose avec elle. Alors que je lui demandais ce qu’elle voulait dire, c’est elle qui reste silencieuse un moment avant de reprendre la parole. « Je… J’en sais rien je… Je sais plus Kalei… J’aime les garçons je… J’étais bien avec Devon, j’étais amoureuse de lui et… C’était un garçon… Et maintenant quand je te vois je… ». Ces derniers mots me firent frissonner. Que ressentait-elle quand elle me voyait ? Mon cœur c’était mis a battre plus vite et mon regard ne voulait plus la quitter. Ce qu’elle était belle… Mais elle ne me regardait pas, fuyant mon regard. « Tu… Je voudrais qu’on soit… Plus que des amies aussi K. mais… Mais ça me fait peur… Je comprends même pas ce qui m’arrive… ». Elle voulait qu’on soit plus qu’amies ? Pour le coup je croyais avoir mal entendu. Elle venait de traduire exactement ce que je ressentais moi aussi. J’avais la trouille. J’avais la trouille que les gens me juge, ou ne se moque. Ou même le fait que tout ca était inconnu pour moi, ca me fichait la trouille. Baissant la tête a mon tour, pas très a l’aise, prenant mon courage je pris la parole. « On… On pourrait peut être essayé sans que… Que personne ne le sache… ? ». J’avais dis ca tellement timidement que je ne savais pas si au final j’aurais plutôt du me taire. J’en avais envie mais je ne voulais pas qu’elle me trouve ridicule. Je repris la parole plus bas encore. « Ca… Ca me fiche le trouille aussi… ».

Cette situation me mettait vraiment mal à l’aise. Pas que j’ai quoi que ce soit contre les personnes homosexuelles ou bisexuelles, loin de là, on a le droit d’aimer qui on veut après tout, mais je ne savais absolument pas comment gérer ça. Avec les garçons, je savais comment faire, je savais quoi dire, quoi faire… Je n’étais pas une experte, n’ayant eu qu’une relation sérieuse, mais au moins, je savais ou j’allais. Cependant avec une fille, je ne savais absolument rien. Et l’inconnu m’effrayait.

Bien sûr, Kalei et moi nous connaissions bien et nous nous ressemblions beaucoup. Nous avions des passés semblables, nous avions toutes les deux été victimes de harcèlement à l’école quand nous étions plus petites, nous avions toutes les deux perdu quelqu’un que nous aimions, et eu beaucoup de mal à s’en remettre - ou à s’en remettre à peu près, car au fond, jamais je ne me remettrais vraiment du décès de Devon, et jamais elle ne se remettrait de la mort de son père. Bien sur, il y avait des choses que nous ignorions l’une sur l’autre. J’avais pris de mauvaises habitudes, celles de m’automutiler. Mes parents l’avaient découvert, et c’est ce qui leur avait fait office de sonnette d’alarme, mais ils ignoraient que je n’avais pas arrêté comme je le prétendais. La mort de Devon avait été un coup dur, et c’était l’une des manières que j’avais trouvées pour y faire face. Seulement pour ne pas qu’ils le voient, j’avais commencé à ne plus le faire sur mes poignets. Je le faisais à des endroits plus discrets. Tout le monde l’ignorait. Et le fait que je sois perdue quand à mon orientation sexuelle n’arrangeait absolument rien. Et si je recommençais à être l’objet de moqueries au lycée, ça empirerait, je le savais. Chacun possède ses propres façons de gérer les contrariétés, la mienne, c’était celle là, et la musique, mon premier amour, celui qui ne me quitterait jamais.

Pour le moment le fait qu’une éventuelle relation entre Kalei et moi pourrait ne pas fonctionner et détruire notre amitié ne me traversait pas l’esprit. J’avais l’impression d’avoir l’esprit déjà trop plein, et de ne plus avoir de place pour aucun autre problème, sous peine d’implosion. Mon plus gros soucis, c’était la réaction des autres… J’avais beau prétendre à longueur de temps que le regard des autres ne m’importait pas, au fond, il était vraiment très important pour moi. Et quand je voyais comment ceux qui étaient gays et le montraient étaient parfois traités, que ce soit dans les lycées, ou dans la vie de tous les jours, j’étais morte de trouille. J’avais peur de moi, des autres, de mes sentiments, de cette relation… Après que j’ai avoué avoir la trouille à Kalei, celle-ci reprit la parole timidement. Elle n’était pas plus à l’aise que moi concernant cette relation. « On… On pourrait peut être essayer sans que… Que personne ne le sache… ? » C’était en effet une solution, oui. Cela éviterait le moqueries, les regards désapprobateurs, les rires moqueurs et les réflexions déplacées. C’était une manière d’éviter d’être cataloguée à la catégorie « lesbienne ». « Je… Je sais pas je… Peut être, oui… » Bredouillai-je. Gosh, comme il était plus facile de trouver ses mots à l’écrit qu’à l’oral, sous le regard de Kalei. Je levais d’ailleurs la tête vers elle. Moi qui n’avais pas vraiment pour habitude de rougir sentis mes joues s’enflammer. J’avais horreur de rougir. « Ca… Ca me fiche le trouille aussi… » Au moins je n’étais pas la seule dans ce cas. «  Je… Je sais même pas… Enfin je veux dire… Avec les garçons je sais… Je sais à quoi m’attendre, et… Quoi faire, comment réagir mais… La je sais pas. C’est… L’inconnu. » Avouai-je, toujours loin d’être à mon aise, avant d’ajouter avec un rire nerveux : « Gosh, je me fais l’effet d’être stupide, tu n’imagines même pas à quel point… »

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Je n’y avais jamais réfléchis ou même pensé avant, mais c’était pour cela que je n’avais jamais réellement eu de petit ami. C’était peut être parce qu’en réalité j’aimais les filles. Mais je n’avais jamais été attirée par elle avant Jezzy, en réalité il n’y avait qu’elle. Puis j’étais déjà sortie quelques temps avec un mec, pas longtemps, pas une vrai relation, mais il avait compté pour moi. Seulement je savais aussi que si je montrais mon vrai coté, c'est-à-dire que j’étais attiré par une fille, j’allais avoir le droit a toute sorte de remarque. Je voyais bien comment on traitait Aaron, le gay du lycée. Et ayant déjà vécu ca il y a quelques années je refusais de revivre ca. Je préférée encore être totalement invisible plutôt que de servir de punching ball. J’avais était harceler pendant des années avant d’arriver a Baton Rouge et je ne m’en étais jamais vraiment remise. Je savais que si ca recommencé je ne le surmonterais pas. Beaucoup de gens, en particulier mes proches, me crois bien plus forte que je ne le suis en réalité. Je n’avais en fait jamais été forte. J’avais toujours fait partie de la cours des faibles, j’en faisais encore partie aujourd’hui, mais j’avais appris a passer incognito au lycée et je ne voulais pas que cela change. Je savais aussi que Jezzy devait surement ressentir la même chose. Elle avait un passé comme le mien et personne n’aime avoir été victime de harcèlement pas vrai ? Ou alors il faut être sado maso. Mais j’aurais pourtant aimé parler de ce qui m’arrivait avec quelqu’un, autre que Jezzy vu qu’elle était concerné. A ma mère, ou mon père, ou bien mon meilleur ami. Mais c’était trop dur. Mon père c’était impossible car il n’était plus de ce monde. Ma mère j’allais surement la décevoir et je ne voulais pas perdre mon meilleur ami. J’adorais Benjamin, il était vraiment génial mais des fois j’avais peur de lui parler de certaines choses, j’avais peur qu’il me juge.

J’avais soudain peur qu’elle me dise qu’on devrait passer a autre chose, oublié tout ca. Après tout je la comprenais si elle ne voulait pas être avec moi. J’étais loin d’être facile a vivre et je n’étais pas du genre a aimer parler de moi ou de ce que je ressens alors c’était encore moins évident. Au moins elle et moi étions sur la même longueur d’ondes, elle avait peur et moi aussi. Je proposais alors timidement qu’on essaye, sans que personne ne le sache. « Je… Je sais pas je… Peut être, oui… ». Je fus déçue de sa réponse, j’avais l’impression qu’elle ne voulait pas nous laissez une chance Après tout peut être qu’elle ne m’aimait pas vraiment. Me renfermant légèrement je ne dis rien alors qu’elle reprenait la parole. « Je… Je sais même pas… Enfin je veux dire… Avec les garçons je sais… Je sais à quoi m’attendre, et… Quoi faire, comment réagir mais… La je sais pas. C’est… L’inconnu. ». Il est vrai que c’était nouveau pou elle tout comme pour moi. Mais après tout ce ne devait pas être si diffèrent qu’avec les garçons pas vrai ? Jezzy avait enfin relever la tête vers moi et je croisais son regard. « Ca doit pas être si diffèrent… ». Pas très a l’aise je me tordais les mains comme j’avais l’habitude de le faire quand j’étais nerveuse. Maintenant que je pouvais croiser son regard j’avais une folle envie de l’embrasser. « Gosh, je me fais l’effet d’être stupide, tu n’imagines même pas à quel point… ». En fait je comprenais un peu. Mais je ne me sentais pas stupide, je me sentais plutôt… En difficulté sur un terrain inconnu. « Tu n’es pas stupide. C’est juste… Compliqué… ». Je levais a nouveau mon visage vers le sien et mon regard ne tard pas a rencontrer le sien. Mon cœur se mit a battre un peu plus rapidement qu’il n’aurais du le faire. J’avais une nouvelle fois envie de l’embrasser. Après tout pourquoi ne pas essayer. Prenant mon courage a deux mains je regardais autour qu’il n’y ai personne et me mettant a genoux devant elle, je murmurais. « Ne… Ne bouge pas… ». Sans un mot de plus, je glissais une de mes mains sur sa joue et l’autre dans ses mains. J’approchais mon visage et rapidement mais tendrement je déposais un legé baiser sur ses lèvres. Mon dieu que ce fut trop court mais qu’est ce que j’en mourrais d’envie… Je reculais doucement mon visage, gardant les yeux fermés, restant a quelques centimètres du sien. Sans vraiment m’en rendre je me mordis légèrement la lèvre.

Lorsque je lui balbutiai un « je sais pas peut être » pas très convaincu, Kalei sembla déçue. Mon but n’était pourtant pas de lui faire comprendre que je ne voulais pas être avec elle. C’était surtout parce que j’avais la trouille. C’est la peur qui me faisait parler de cette manière. La peur de l’inconnu, du regard des autres, de cette histoire… Ce n’était pas une situation évidente à gérer, et je n’avais jamais eu à gérer ce genre de chose. Je n’en avais pas parlé à Waël, mon meilleur ami. J’avais voulu le faire, mais je n’y étais pas parvenue car même son regard à lui j’en avais peur. Et si après ça, il me fuyait ? Me faisait comprendre qu’il ne voulait plus être ami avec moi ? Je ne devrais pas remettre mes amitiés en cause même dans ce genre de situation, mais c’était comme ça. Je manquais cruellement de confiance en moi, et si j’avais peur que les gens me laissent tomber, ce n’était pas parce que je doutais d’eux. C’est parce que je doutais de moi. J’avais toujours peur de ne pas être assez. Assez belle, assez intelligente, assez intéressante… Dès qu’il se passait quelque chose, j’avais toujours l’impression que j’étais la source du problème, que quelque chose, chez moi, clochait, sans vraiment comprendre quoi. Au moins, pour le coup, je savais ce qui clochait. Mais moi-même je ne comprenais pas pourquoi. Pourquoi, après avoir été durant toute ma vie attirée par les garçons, avoir eu une relation d’un an avec un garçon, je me retrouvais soudainement attirée par une fille ? C’était à n’y rien comprendre.

J’avais fini par réussir à avouer que l’une des raisons pour lesquelles j’avais peur, c’était parce que c’était totalement inconnu pour moi. Ca l’était aussi pour Kalei, bien entendu. Ayant relevé la tête, son regard croisa le mien, et mon cœur rata un battement. Je ne savais pas trop ce que je voulais à ce moment précis et, chose qui ne me ressemblait pas, j’avais peur de faire le premier pas. Habituellement, quand en soirée je flirtais avec un garçon, je n’hésitais pas à le faire, car je savais pertinemment que ce n’était sérieux ni pour lui ni pour moi. Là, c’était différent. Et j’avais peur de ne pas savoir comment m’y prendre. Les filles ont des envies, des réactions, des désirs différents de ceux des garçons, je le savais, mais je ne savais pas en quoi ils différaient. « Ca doit pas être si diffèrent… » Répondit Kalei, qui malgré son malaise, semblait réussir à garder toutes ses capacités intellectuelles, contrairement à moi. Tout se bousculait dans ma tête, et son regard ne faisait que me déstabiliser davantage. Je savais cependant qu’elle était nerveuse. Je la connaissais, et savais que lorsqu’elle se tordait les mains de la sorte, n’était chez elle un signe de nervosité. Lorsque j’avouais me sentir stupide - ce qui était de toute façon le cas dès qu’il s’agissait de discuter de choses personnelles - Kalei me répondit « Tu n’es pas stupide. C’est juste… Compliqué… ». Touché. Très compliqué. Un rire nerveux fit office d’acquiescement. « Ca tu l’as dit oui… Compliqué. » Répondis-je. En voyant Kalei regarder autour d’elle, je fronçait les sourcils. Y avait-il quelqu’un du lycée dans le coin qui nous observait ? Je ne pu m’empêcher, méfiante, de jeter un coup d’œil par-dessus mon épaule pour m’assurer que personne que je connaissais ne se trouvait dans le coin. Je fus cependant davantage intriguée lorsque je vis Kalei s’agenouiller devant moi, avant de murmurer. « Ne… Ne bouge pas… ». Je ne bougeais pas. J’étais de toute façon comme figée, mais mon cœur, lui, s’emballait totalement alors que je comprenais où elle voulait en venir. Et j’en avais envie. J’avais envie de sentir ses lèvres contre les miennes. J’étais curieuse de savoir ce que je ressentirais à ce moment là… Kalei glissa alors l’une de ses mains sur ma joue, et je frissonnais. Son autre main se glissa dans les miennes et machinalement, je la serrais légèrement alors que Kalei approchait son visage du mien.

Ce baiser fut bref. J’eu juste le temps de sentir la douceur de ses lèvres sur les miennes, et c’était terminé. Trop vite à mon goût, à vrai dire. Lorsque j’ouvrais les yeux, le visage de Kalei était toujours tout près du mien. Elle avait les yeux fermés et se mordait légèrement la lèvre inférieure. Je l’observait un instant et, ne résistant pas à l’envie de sentir à nouveau ses lèvres contre les miennes, j’avançais à mon tour mon visage du sien pour l’embrasser. Réellement cette fois. Pas un simple et bref baiser. Mon cœur battait la chamade, tellement fort que j’avais peur qu’elle ne puisse l’entendre. Ces sensations, je ne les avais pas ressenties depuis longtemps. Trop longtemps.

You had your dreams, I had mine. You had your fears, I was fine. Showed me what I couldn't find. When two different worlds collide.

C’est vrai après tout, sortir avec une fille ne devait pas être si diffèrent de sortir avec un garçon. Ce qui devait changé c’est juste que nous étions du même sexe. C’était juste que les gens portaient un regard diffèrent sur ce genre de couple. J’aurais aimé que tout cela ne m’atteigne pas, j’aurais aimé être plus forte que je ne le suis. J’aurais aimé être aussi forte que mon père me le disais quand j’étais petite. Quand je me faisais mal et que je venais sans pleurer il me disais que j’étais forte et courageuse. Mais aujourd’hui il n’était plus la pour me dire ca et je n’étais pas aussi forte face au vrai épreuve de la vie il faut croire. Si tout avait été plus simple, si les gens ne jugeait pas, si le monde n’était pas si… Cruel tout aurait était mieux. Puis après tout on a le droit d’aimer qui on veux non ? On ne choisis pas de qui on tombe amoureux et je n’avais pas choisis de tomber amoureuse de ma meilleure amie, de la voir heureuse avec son petit amie alors que j’avais ressentis des choses pour elle. J’avais fais comme si de rien n’était et avec la mort de Devon j’avais essayé de l’oublier mais visiblement je n’avais pas pu, sinon on n’en serait pas la aujourd’hui. Je fini par lui dire que tout ca était compliqué. Elle rit alors nerveusement avant de prendre la parole. « Ca tu l’as dit oui… Compliqué. ». Je ne pouvais résister plus longtemps, c’était trop dur. Je l’avais juste en face de moi, elle était magnifique et je n’avais qu’une envie c’était de l’embrasser, de la toucher. Je fini par me mettre a genoux devant elle après avoir vérifier qu’il n’y avait personne. Une main sur sa joue, l’autre dans ses mains je sentais mon cœur battre bien plus vite que la normal. C’était la première fois que je ressentais ca. Je n’aurais pas su dire si c’était parce que j’avais peur de sa réaction ou si c’est parce que c’est elle qui me faisait cette effet. Je fini alors par déposer un rapide baiser sur ses lèvres. J’y avais mis toute la tendresse que je pouvais. Il avait été bien trop court a mon gout.

Restant mon visage prés du sien, je m’apprêtais a m’excuser lorsqu’elle m’embrassa a son tour. Je ne pu m’empêcher de prolonger, mon cœur battant de plus belle. J’avais l’impression que c’était trop beau pour être vrai. Je me rendis compte alors que tout ce que je ressentais était bien plus fort que ce que je pensais. Je ne voulais pas arrêter ce baiser, j’avais envie qu’il dure encore et encore. Je me sentais mieux, plus légère. J’avais l’impression que tout autour c’était arrêté. Je n’avais jamais ressentis tout ca avant, comme si mon cœur allait sortir de ma poitrine. Je me séparais a contre cœur de ses lèvres sucrés, dont le gout me manquait déjà. Je ne rouvris pas les yeux tout de suite, le souffle court. Je serra sa main et enleva ma main de sa joue pour prendre son autre main. Je rouvris alors les yeux, mon visage toujours prés du sien et murmura sans vraiment m’en rendre compte. « Tu es tellement belle… ». Je rougis légèrement quand je me rendis compte de mes mots et je m’assis en face d’elle, ne lâchant pas ses mains.

Je n’aurais jamais cru ressentir tant de choses en embrassant Kalei. A vrai dire, si vous m’aviez dit, il y a quelques mois, qu’aujourd’hui je serais en train d’embrasser ma meilleure amie - et d’y prendre beaucoup de plaisir - je vous aurais probablement ris au nez. Et pourtant c’est ce que j’étais en train de faire et j’en oubliais momentanément mes inquiétudes concernant le regard des autres, ma peur de l’inconnu… Ses lèvres étaient douces contre les miennes, et avaient un gout légèrement sucré… Moi qui avait pensé qu’embrasser une fille me semblerait étrange, je m’étais trompée. C’était même très agréable. (Je comprenais mieux pourquoi les garçons adoraient embrasser leurs petite amie maintenant.) Je ressentais cette impression d’être seule au monde que je n’avais pas été capable de retrouver avec qui que ce soit d’autre que Devon. L’impression que tout autour de moi c’était arrêté, que le reste n’avait, le temps de ce baiser, plus aucune importance. Et c’était agréable, je n’avais pas envie que cela s’arrête.

C’était tellement différents de ce que j’avais ressenti ces derniers mois, avec les garçons avec qui j’avais eu des aventures, des relations brèves et sans avenir. Eux, ce qu’ils voulaient le plus souvent, c’était passer « aux choses sérieuses » si j’ose dire. Aucune tendresse, aucune douceur dans leurs baisers, c’était de l’envie que je ressentais. Là, c’était toute autre chose. Et si j’avais encore quelques doutes, avant, concernant mon attirance envers les filles, j’avais la confirmation que ce n’était pas qu’une impression. J’étais vraiment attirée par Kalei. Ce baiser avait rendu les choses plus claires - un peu en tout cas.

Pourtant, comme on dit, toutes les bonnes choses ont une fin, et c’est bien trop tôt que les lèvres de Kalei quittèrent les miennes. Je demeurais les yeux fermés, sentant que son visage était encore près du mien. Un léger souffle de vent vient caresser mon visage et je sentis les cheveux de Kalei effleurer mes cheveux vinrent s’éparpiller devant mon visage. D’un geste de la main, j’allais les remettre derrière mon oreille alors que j’ouvrais les yeux. « Tu es tellement belle… » Murmura soudain Kalei. Ses joues étaient rouges, et les miennes prirent une teinte semblable.

En temps normal, j’aurais répondu quelque chose du genre « Et toi tu as besoin de lunettes » mais là, ça ne me traversa même pas l’esprit. Ma seule réaction, signe de mon embrassement face aux compliments, fut un léger rire, alors que je baissais la tête. Ce n’est pas parce que je ne semblait pas avoir de soucis avec mon apparence que c’était le cas. Bien sur, je n’en avais jamais fais toute une histoire, mais mon physique avait été un des sujets préféré de mes bourreaux au collège et en primaire. Bien sur, il n’y avait pas que ça, mais ça en faisait partie, et donc je n’étais pas vraiment à l’aise face aux compliments. Je ne savais pas trop quoi répondre, ni quoi dire, tout simplement. Je me tenais juste là, assise face à Kalei, silencieuse, et me sentais à nouveau profondément stupide, à ne même pas savoir quoi dire. « Alors ça… Ca veut dire qu’on est… Ensemble ? Enfin, si tu en as envie je… Tu veux peut être pas je sais pas, si ça se trouve ça t’as pas plu qu’on s’embrasse et t’as changé d’avis… » Fini-je par dire maladroitement. Décidément, j’étais plus à l’aise avec les mots quand il s’agissait d’écrire. Dès qu’il fallait parler, j’étais une vraie calamité.

You had your dreams, I had mine. You had your fears, I was fine. Showed me what I couldn't find. When two different worlds collide.

C’était la première fois que je ressentais ca. Alors que Jezzy avait déposer ses lèvres sur les miennes a nouveau je sentais mon cœur battre, bien plus fort qu’il n’aurais du le faire normalement. Puis fermant les yeux, j’avais l’impression que tout autour de nous avait disparu, j’avais l’impression que nous n’étions plus que toute les deux au monde. Ce n’était pas diffèrent d’embrasser un garçon ou une fille au final. Bien qu’embrasser quelqu’un pour qui vous aviez des sentiments étaient dix mille fois plus agréable. Ce fut le premier baiser que j’échangeais en ayant des sentiments pour quelqu’un et c’était… Magique. Je ne voulais pas que cela s’arrête, mais pourtant je fini par reculer, laissant tout de même mon visage prés du sien. Je sentais son souffle sur mon visage et sans vraiment m’en rendre compte je lui murmura alors qu’elle était belle. Elle l’était, elle était même plus belle a mes yeux. Ces joues rougirent légèrement tout comme les miennes. Jezzy ria légèrement et baissa la tête. Elle était mal à l’aise, et a vrai dire je n’étais pas très a l’aise non plus. Je serrais doucement ses mains dans les miennes et je lui adressa un léger sourire.

« Alors ça… Ca veut dire qu’on est… Ensemble ? Enfin, si tu en as envie je… Tu veux peut être pas je sais pas, si ça se trouve ça t’as pas plu qu’on s’embrasse et t’as changé d’avis… ». Changer d’avis ? Surement pas ! Au contraire, je n’avais qu’une envie c’était de l’embrasser à nouveau. Je l’aimais, et je voulais être avec elle. Pour lui répondre je déposais un nouveau baiser sur ses lèvres, tendrement et lui souris. « Ce répond a ta question ? ». Je n’attendais pas vraiment de réponse, caressant sa main, machinalement je laissais mon regard dans le sien. Je me sentais bien, mieux je dirais même. J’avais enfin un poids en moins et pour mon plus grand bonheur c’était réciproque. « Bien sur que je veux être avec toi Jezzy…. Et je… Je comprend pourquoi Devon aimait t’embrasser autant… ». Je ris légèrement et m’allongeais a nouveau par terre, attirant Jezzy a coté de moi. Je pris sa main dans la mienne, entremêlant nos doigts. Je me sentais bien avec elle, mieux qu’avec n’importe qui d’ailleurs.